dimanche 22 août 2021

Génois belge

 


Et maintenant tout droit à donf !


Journée très agréable hier au soleil et vent modéré mais suffisant.
Surtout premier envoi de spi par 12 nœuds de vent l'après-midi après une transition de 2 heures en Magic code 5, décidément très utile sur cette navigation.
A partir de maintenant le schéma tactique est plus sommaire, c'est: tout droit à donf sous spi et la poignée dans les coins !
Juste 2 empennages a négocier pour se recentrer à gauche de la route avant le dernier bord tribord.
L'empennage est un virement de bord sous spi par vent arrière pour faire passer le vent d'un bord a l'autre par l'arrière.
La manœuvre nécessite de changer le tangon de maintien du spi d'un bord vers l'autre. Le tangon est une poutre cylindrique en carbone de 3 m de long qu'on accroche au mât d'un côté et au bras de spi au vent de l'autre.
Le 1er empennage a été bien exécuté ce matin et nous donné l'occasion de trouver une astuce pour gérer le génois belge pendant cette manœuvre délicate.
Le génois belge est une parade au plus gros risque de course par vent arrière sous spi: la cocotte. La cocotte est un sac de nœuds formé par un spi qui s'enroule autour de l'étai, le câble qui accroche le mat a l'avant du bateau. C'est la terreur des coureurs au large car beaucoup de cocottes se terminent mal avec obligation de monter au mât pour dénouer les noeuds voire tailler le spi en pièces.
Notre camarade Jeff du groupe de la Rochelle qui en est à sa 5 ème transat dont 4 en solitaire, gros niveau et expérience donc, a passé 1000 miles au milieu de l'Atlantique lors de sa dernière transat a regarder tous les jours impuissant son spi gonflé en cocotte a 10m de haut à l'avant. Très frustrant et dangereux si on décide de monter au mât surtout en solitaire, ce qu'il a décidé de ne pas faire...
Donc si on revient à notre arme fatale anti cocotte, notre fameux génois belge, c'est un triangle en forme de voile d'avant, foc ou génois mais totalement vide de toile pour ne pas prendre le vent, avec juste des lanières pour empêcher le spi de s'enrouler autour de l'étai... Merci pour les belges au passage, on les adore !
Voir photo jointe.
Et l'astuce trouvée pour l'empennage, c'est de le maintenir en place pendant la manœuvre car le risque de cocotte est fort à ce moment là, sans pour autant gêner la délicate manœuvre autour du mat avec le tangon.
Brevet de ponton a venir autour d'une bière...
Au final nuit tranquille et agréable sous spi en compagnie de Moustache un autre camarade solitaire de la Rochelle qui a perdu avant hier lui aussi une partie de son électronique dans la baston du front pour les même raisons... Décidément on dirait bien qu'un sort a été jeté sur le team la Rochelle... Bizarre non? Faut que je ressorte mes gri-gris africains.
Côté classement tout va bien, avantageux pour nous car nous avons continué sur le même bord direct Sud-Ouest vers Madère pendant que le gros de la flotte tirait un contrebord vers le sud pour s'ouvrir l'angle en vue du bord de spi direct vers Madère, ce que nous avons fait plus tard qu'eux ce matin et qui devrait nous faire un peu perdre peut-être au prochain classement.
Sur le screenshot ci-dessous du portable Samsung d'Henri qui nous sert d'ordinateur de bord, on distingue bien l'ensemble de la flotte des doubles:
- la position de sailgrib très à l'ouest
- les 2 options extérieur et intérieur DST prises par 2 groupes et l'avantage pris par le 1er groupe car le 2eme groupe est encalminé sauf champagne qui a réussi à se faufiler avant le passage à niveau des calmes.
- les couleurs correspondent aux gammes de bateaux:
- en noir, les "killers" de la flotte car récents et plus performants avec un rating optimisé
- en rose les plus grands dont le sunfast3600 bien représenté
- en bleu les sunfast 3200 identiques à cœur de chauffe, parmi les plus petits
- en vert les autres modèles d'un range intermédiaire
Ça donne une idée grossière de notre positionnement en temps compensé probablement dans les 10 premier ce qui nous paraissait improbable avant le départ vu le niveau élevé de la flotte.
Une question sans réponse tout de même concernant nos amis de Tracass, pilier du groupe de La Rochelle : grosse chute au classement depuis 2 jours après un départ canon... Que se passe-t-il sur Tracass ? La bière manquerait-elle à bord?
Son skipper Loeiz est un pilier de ponton du groupe d'entraînement qu'il rejoint de la Belgique un weekend par mois. En période Covid de fermeture des bistrots, Loeiz s'est retrouvé préposé volontaire auto designé à la tireuse a bière installée sur le ponton pour débriefer des fins d'entraînement, des prédispositions probablement liées à son exil en Belgique et ses origines bretonnes finisteriennes.
On tirera au clair ce coup de mou a l'arrivée à Madère et d'ici là on croise les doigts pour qu'ils reprennent du poil de la bête.
Mais la foire n'est pas terminée et beaucoup de bouses en tout genre encore à venir et a gérer, donc on reste concentrés et appliqués...
Aussi, encore croisé une baleine hier, la 3eme en 3 jours, hélas pas le temps de prendre une photo... Par contre plus de dauphins depuis 2 jours, ben alors ?
Amusez-vous bien
(Y compris pour ceux qui sont au boulot, on pense à eux 😉)
Henri et Loïc sur Cœur de Chauffe


CHUT .... ON EST SUIVI ....


Chut ! On est suivi...
Ministère du grand bazar céleste, bureau de surveillance des océans, district ouest Atlantique, Edgar chef de bureau appelle son collègue Edmond du bureau des punitions:
- désolé de te déranger Edmond, entre 2 vagues de Covid, je pense que j'ai une affaire à te proposer pour te sortir de la routine crise et cata en tout genre.
Depuis 2 jours je suis dérangé toutes les 2 minutes par la bande d'excités sur l'eau habituelle qui sévit tous les 3 ans, la transmachinbidule, ils vont jouer en mer sur des coques de noix ridicules qui coûtent un pognon de dingue et là à nouveau, ils arrêtent pas de me supplier de leur envoyer du vent, entre 2 insultes, je les trouve un peu lourd, apparemment ton Covid ne les a pas calmé.
- salut Edgar, ouais j'ai commencé à en entendre parler; depuis quelque temps je surveille une bande d'allumés qui sort en mer à la Rochelle pour préparer cette satanée transpouetpouet malgré les restrictions sanitaires du Covid qu'on leur a balancé. J'ai commencé à m'occuper des plus énervés du groupe, dont un vendéen bedonnant rigolo et et allumé qui fait vraiment n'importe quoi sur son bateau qui s'appelle wasari je crois. Comme Ils conduisent comme des dingues j'ai saisi l'occasion, résultat, 3 suspensions de permis... Mais je crois que ça ne les a pas calmé, ils ont continué leur jeu nautique idiot a la Rochelle, c'est des furieux ceux-là ...
- je confirme, toute la tribu de la Rochelle est là, j'ai reçu des plaintes du voisinage, tu vas rire, même le comité d'organisation de la transtructruc les trouve un peu bruyant... Et j'ai repéré 2 gars de la bande sur un bateau qui me dit quelque chose, en vérifiant dans mes archives j'ai retrouvé les lascars et le bateau: c'est cœur de Chauffe, ils ont cru m'avoir en changeant le nom en sailgribouilleje saispasquoi, ils nous prennent vraiment pour des ânes. Ils nous avaient bien occupé il y a 10 ans mais c'est des bons gars pas méchants qui nous avaient bien fait marrer avec un autre bateau qui s'appelait Beroki conduit par un toubib dopé aux amphetamines et un petit black bedonnant qui buvait des bières a 1 euro en Mitsubishi; on les avait juste un peu calmé dans leurs ardeurs.
- oui, je me rappelle, p.... ça nous rajeunit pas... si tu veux bien, je vais leur coller quelques pannes d'électronique et un bon 32 nœuds en pleine nuit, histoire de passer un rappel de "c'est qui qui commande".
- bonne idée, hésites pas à arroser large sur le groupe, pas de raison, c'est pas les pires. Et méfies-toi, dans les 2 il y en a un qui nous avait repéré et qui balançait sur nous dans leur blog, je crains qu'il recommence, j'ai repéré un truc sur fessebouksocialmachin. Le 2eme fait le malin avec un logiciel sailgrabuge je crois qui est censé prévoir la météo et trouver la meilleure route, n'importe quoi! C'est bien ton 32 nœuds surprise, ça va le calmer! Mais pour ce qui est de l'électronique, il a de la ressource le garçon, on verra comment il s'en sort...
- ok Edgar, on fait comme ça et on se tient au courant...
Quelque part de l'immensité interstellaire du ciel étoilé magnifique au dessus de Cœur de Chauffe, un reporter anonyme qui craint les représailles

samedi 21 août 2021

On comptera les bouses à la fin de la foire


Très belle journée de navigation "champagne" ensoleillée hier sur un seul bord sud-ouest au début, à bonne allure vent de travers équipés de notre code 5 favori. Puis inflexion vers l'ouest et au près (angle du bateau avec le vent le plus faible et bateau à la gite) sous foc J3 au près vers la fin d'après midi en direction du front froid. Agréable au début sur une mer plate et un vent de 15-20 noeuds, moins ensuite lorsque le vent s'est renforcé en début de nuit à 25 noeuds avec une pointe à 32.
Cette partie là qui a duré 3 heures a été assez sportive et fatiguante pour les organismes avec une mer qui s'est progressivement formée et a bien arrosé le pont, normal, mais aussi la cabine, moins normal, du fait d'une fuite qui a probablement mis hors service notre écran d'ordinateur.
Heureusement, Henri a prévu des back-up en quantité, et comme Sailgrib fonctionne sur tous les téléphones, ordinateurs portables et tablettes, en nombre sur le bateau pas de conséquences à ce stade, juste un peu moins pratique ou confortable.
Donc belle baston puis passage du front (masse d'air froid dépressionnaire qui vient s'enfoncer dans une haute pression plus chaude, avec renforcement du vent dans un premier temps puis basculement vers le nord et affaiblissement) qui nous permet de virer de bord vers minuit direction le sud-ouest à nouveau sur notre route directe.
Grosse baisse de vent toute la nuit à moins de 10 noeuds, calme, ce qui permet de se reposer mais nous avançons moins vite...
Au global, bilan positif car nous avons bien fait marcher le bateau avec les bonnes voiles pour les vents et les allures rencontrées, pas de pépin majeur, bien mangé, apéro au soleil et le classement qui se maintient à un très bon niveau.
A ce stade, que du bonheur !
Ceci dit, c'est une course, et même si on se fait plaisir, vous aurez probablement compris qu'on est assez loin du concept de "la croisière s'amuse"! L'esprit de compétition reste présent et il suffit d'un rien pour se prendre au jeu lorsque les circonstances favorables se présentent.
Justement, jusqu'à présent ça se passe plutôt bien pour nous.
La traversée de la dorsale anti-cyclonique s'est plutôt bien négociée et les options prises au gré des bascules de vent s'avèrent plutôt favorables à ce stade, reste à bien gérer le contournement en cours du cap finistère...
Nous avons choisi l'option ouest comme la plupart de la flotte; cette option rallonge la route mais permet d'éviter une zone de calme à venir près de la cote espagnole. Les rares bateau à avoir choisi l'option est près de la cote sont en tête du classement mais ont probablement mangé leur pain blanc: si les fichier météo se confirment ils risquent d'être très ralentis dans les 2 jours à venir et laisser passer les bateaux ayant choisi l'option ouest.
Les copies d'écran en illustration vous montrent la position de la flotte et Sailgrib plutôt à l'ouest.
La zone en rouge est une zone de navigation interdite dite DST (dispositif de séparation de traffic) pour canaliser les flux cargo de cette zone de traffic maritime importante, analogue au rail d'Ouessant.
L'option ouest nous fera prendre la DST par l'extérieur, alors que quelques bateaux dont ceux de tête s'apprêtent à la prendre par l'intérieur route plus directe mais risquée du point de vue météo et calmes.
Et pour finir sur la partie compet avant de rebasculer sur des affaires moins sérieuses, parlons un peu classement.
Le classement donné par le site Transquadra est un classement temps réel.
Le classement final de la course prendra en compte un temps dit "compensé".
Le principe de cette "compensation" est de mettre tous les bateaux à égalité, les petits, les grands, pénaliser aussi les équipements plus efficaces comme le carbone ou les options supplémentaires choisies comme les spis ou focs supplémentaires. L'organisme mondial de course au large, l'IRC a défini un système de coéfficients qui pondère tout cela avec des ratings attribués à chaque bateau en fonction de l'équipement en début de course.
C'est un moyen d'éviter la surenchères de budget et de mieux prendre en compte les capacités tactiques et de manoeuvre propres à l'équipage.
Exemple:
- Coeur de chauffe qui est un Sunfast 3200 plutôt plus petit que la moyenne de la flotte et un peu moins bien équipé a un rating de 0,985
- Ose le sunfast 3600 de nos amis de la Rochelle qui est le plus grand bateau de la flotte a un rating autour de 1,04
A la fin de la foire, euh... de la course, le temps de Coeur de chauffe sera multiplié par 0,985 et celui de Ose par 1,04, la différence de correction équivalent à 8,5h ou 60 miles environ.
Au classement de ce matin, à environ 1/3 de la course, cela équivaut à 20 miles d'écart donc avantage à Ose qui conserve 9 miles d'avance sur les 29 données au classement.
Programme à venir: après le passage du cap Finistère, les positions seront probablement établies, les renversements tactiques terminés.
Place au surf sous spi et à la gestion de la vitesse et du pilote par l'équipage.
Si le vent dépasse les 25 noeuds ce sera sportif et les différences peuvent se faire sur le physique et l'endurance ainsi que la qualité du pilote automatique pour gérer la stabilité des trajectoires surtout la nuit.
L'entente de l'équipage, un bon rythme de sommeil et l'alimentation sont aussi des facteurs essentiels. Quand la fatigue et les egos prennent le dessus, la perte de lucidité et le manque de prise de recul fait prendre de mauvaises décisions.
A suivre donc, dans 2 jours on y sera
Henri et Loïc pour Coeur de Chauffe


vendredi 20 août 2021

Molles, dauphins, baleine et arme fatale


On vous l'avait dit ! Comme prévu, la météo fut molle et la navigation d'hier nuit et jour remplie de plein de molles: ces calmes plats imprévisibles qui usent les nerfs du marin en course, toujours à se demander s'il n'est pas le seul à se trouver scotché dans une calemasse pendant que ses petits cammarades gambadent et surfent dans la brise... Et oui, le marin en course est un grand psychoteur, toujours à l'affut de la moindre tuile qui pourrait lui tomber sur la tête, à défaut du ciel qui ne lui sert que de sombre présage pour sa météo.
Et pour l'aider à ruminer sa misère, il dispose d'un tas d'outils très sophistiqués qui finissent toujours par le convaincre qu'il avait raison de stresser: "bien sûr, je l'savais, je vous l'avais dit ! Depuis le débuuuut !!!!!"
Parmi ces outils d'aide au stress en course, l'un d'entre eux prévu initialement pour la sécurité fait l'objet d'un drole de détournement: le fameux AIS (Automtic Identification System pour les intimes, dont font partie nos amis et collègues du mondes des avions... d'ailleurs je pense à eux presque tous les jours surtout ceux qui bossent au Maroc pendant que je m'amuse sur l'eau...)
Détournement donc ? Et oui car ce système anti-collision concu pour émettre un signal reçu par tous les navires sur mer ou avions dans les airs qui naviguent ou volent à proximité communique aussi la vitesse de l'émetteur... En régate, c'est très pratique pour savoir comment avancent les copains à proximité et donc particulièrement dans les molles où les phénomènes très locaux liés aux nuages jouent avec les nerfs de nos compétiteurs stréssés qui en appellent aux divinités célestes pour venir s'occuper de leur jeux de cours d'école sur l'eau: "Milles sabord, mais pourquoi ces foutus nuages s'arrêtent-t-ils toujours sur nous, regardes Loïc, tous les autres se barrent pendant que nous on reste scotchés là comme des c..."
Bref, c'est vraiment pénible les molles en navigation mais bon, quelquefois on a de bonnes surprises et on verra plus tard qu'à l'inverse, quand on déboule à pleine vitesse, le marin fier de lui a aussi souvent l'impression d'avoir été le seul à accomplir un tel exploit... Du coup dans la tête du marin en compétition, tenaillé entre son psychoteur caliméro et son fier à bras popeye, c'est souvent un drole et sacré chantier...
Heureusement, pour retrouver son équilibre et oublier son stress, de temps en temps notre marin en course profite des surprises que dame nature veut bien lui offrir: comme les oiseaux sont rares au large et que le gibier de nos campagnes ne nage pas jusque là sans brassière, il lui reste ce qui vit sous la mer: hélas, en course, la plongée sous-marine reste une occupation limitée au ponton pour le nettoyage des carènes... Pour le large il ne reste que 3 diversions: les poissons volants, les dauphins et les baleines... et une 4ème que je garde pour la suite lorsque nous longerons les cotes portuguaises.
Je passe sur les poissons volant qui viennent de temps en temps s'écraser d'un petit splash sur le pont... Communication difficile avec cette espèces, juste la petite émotion d'un possible friture pour marin très affamé...
En revanche, la rencontre du dauphin, quoique banale sous nos lattitudes reste un moment si particulier qu'il ne laisse jamais indifférent: incroyable être marin de compagnie qui se déplace en bande, recherche la présence de l'être humain et joue avec lui selon son humeur et celle de celui qu'il rencontre... Moments sympathiques quasi-quotidiens dont on ne se lasse jamais, émouvants parfois tant la communication parait possible avec cette espèce, ce que nous avons vécu avant-hier avec de petits gabarits au large de Groix , hier avec une troupe très nombreuse de tailles conséquentes en plein milieu du Golfe de Gascogne.
Enfin, heureusement rare mais impressionnante, la baleine aime bien venir taquiner le marin en course de temps en temps et les souvenirs ne sont pas toujours très bons: on se rappelle d'un concurrent de notre Transquadra précédente il y a 10 ans dont le bateau avait été percuté par une baleine en plein milieu de l'atlantique, bilan: chute du skipper solitaire sur le pont et fracture du coccis, le dernier millier de miles a été long et douloureux... Anecdote improbable: son bateau s'appelait la baleine blanche et un joli dessin de baleine ornait les 2 flancs de sa coque !
Quant à nous hier, celle que nous avons rencontré est sortie de l'eau à 30 m du bateau, impressionnante et magnifique, elle a replongé immédiatement. Juste le temps de virer de bord pour s'en éloigner car nous avions cette drole d'histoire en tête et donc pas vraiment motivés pour tenter de lui faire causette !
Pour revenir à la course, la première moitié de la nuit nous a vu continuer comme toute la journée à nous débattre avec les molles jusqu'à la bonne surprise du milieu de nuit vers 2H du matin où un bon vent de 12 à 20 noeuds bien orienté par l'arrière de notre cap sud-ouest s'est levé soudainement sans avoir été vraiment prévu par nos fichiers météo. Du coup, on a sorti notre arme fatale habituelle: le fameux et légendaire "code 5" de Coeur de Chauffe. Avant notre première transat, cette voile supposée magique achetée à grand frais au sorcier Incidence de La Rochelle n'avait jamais servi, ou presque: jamais trouvé les bonnes conditions, aussitot sorti, aussitot rentré parceque trop de vent, pas assez, pas le bon angle, bref, une belle arme très chère à entretenir qui se laisse désirer sans jamais se donner (note d'Henri: toute ressemblance avec un autre type d'arme fatale existante ou ayant existé est bien évidemment totalement fortuite)...
La première véritable utilisation fut la bonne lors de la première transat en traversant le golfe de Gascogne: une nuit complète à poste et il nous avait permis de passer en bonne position le passage à niveau du cap Finistère ! Du coup depuis, on sait s'en servir et ce fut le cas cette nuit et ce matin et dans le même contexte: conditions idéales 12-20 noeuds de vent et 90-110 degré du vent. Sur une mer plate, il nous a emmené Coeur de Chauffe à grande vitesse touute la nuit et permis de rattrapper les dégats des calmes de la veille, ouf !
Fin de l'histoire à suivre sur le long bord de reaching qui va nous mener au Cap Finistère et son fameux passage à niveau: la garder le plus longtemps possible avec un angle de vent réduit pour tout le monde peut faire une différence...
Loïc et Henri pour Coeur de Chauffe

Illustration de l'arme fatale, le Code 5.