mercredi 25 août 2021

ARRIVES !

 ARRIVÉS !

Contents, ravis, radieux .... et pas rasés !
🥳👏👏👏
















 

Douche et entrecôte frites


Dernière nuit en mer et ce fut magnifique.
Lever de lune et ciel dégagé pour le début.
Par plus de 20 nœuds de vent, Cœur de Chauffe glisse à 9/10 noeuds sur une mer plate et explose à nouveau ses compteurs de vitesse.
A l'image de la dernière journée: une moyenne de folie proche de 9 nœuds liée à plus de 20/25 de vent et un réglage parfait de notre spi lourd à 140/135 degrés du vent.
Résultat, nous avons croqué tous les concurrents à portée qui pouvaient l'être, 3 dans la journée c'est sympa pour la fin.
Petit match racing côte a côte en pleine mer avec "life project for youth" pour le déposer après nous avoir obligé à repeaufiner nos réglages.
Côté classement, on devrait donc arriver 12 en temps réel et ça c'est inespéré pour nous au vu du niveau des équipages sur l'eau cette année et de notre préparation sur l'eau assez limitée ensemble.
Le dernier suspens, c'est combien en temps compensé...
On a fait nos calculs et ce qui peut être sympa c'est de faire 10 si on passe devant Ose. Ça peut le faire vu les 64 miles qui nous séparaient de lui avant son arrivée mais ça reste très indécis.
Si on arrive moins de 10h après eux, on devrait être juste devant nos camarades de la Rochelle.
Ce sont de très gros clients donc pour nous une belle cible.
A vos chronos.
Au final, après le coup de turbo du début de nuit on devrait gagner du temps sur notre heure d'arrivée, vers 10h30 sauf si calme imprévu... D'ailleurs, au moment où j'écris ces lignes à l'approche de Porto Santos, petite île sur la route à 4h de Madère, le vent tombe... Let's see, les incertitudes de la marine a voile...
Pensée de marin avant l'arrivée à quai: une bonne douche et une belle entrecôte avec des friiites !
Pour la douche, en plus du plaisir après une semaine de sevrage, ça donnera un petit coup de fraîcheur a l'atmosphère à bord qui doit commencer à sentir le Fenec, heureusement pas de fille pour confirmer...
Quant à l'entrecôte frite, vu ce qu'on s'est mitonné cette fois ci, ça tient plus de la tradition que du gros plaisir à satisfaire...
Le problème pour ces deux petits plaisirs en arrivant à Funchal, c'est le confinement imposé par les autorités en attendant le résultat du test PCR... La vaccination n'est pas suffisante lorsqu'on arrive par la mer, va savoir pourquoi... On patientera en attendant la levée d'écrou.
Un grand merci pour finir à Éléonore qui met cette page à jour depuis le départ et nous retranscris régulièrement vos commentaires et encouragements.
Et merci à nos enfants digital natives Quentin, Maureen et Edwin pour l'aide et les conseils apportés.
On espère que tout ça vous a amusé et fait découvrir quelques facettes de notre passion pour la navigation au large.
La départ de la grande traversée de la deuxième étape est prévu le 29 janvier de Madère, arrivée prévu 15 jours après environ donc vers le 14 février au Marin en Martinique, grosse fiesta en perspective !
On espère partager cela avec vous avec toujours un peu d'humour et de dérision car décidément tout cela n'est vraiment pas sérieux, c'est d'ailleurs pour ça que ça nous amuse.
Rendez-vous après l'arrivée pour quelques petits reportages photos et modestes vidéos (point a travailler pour la prochaine fois) des moments de retrouvailles et de navigation surtout qui étaient impossibles à vous envoyer avant.
A bientôt sur la terre ferme
Henri et Loïc sur Cœur de Chauffe

PLUS QUE 3 HEURES

Faites vos jeux...

Porto Santos est passé
Le vent a faibli mais on devrait tenir le plan de route
Rdv dans 3 heures
Henri et Loïc sur Cœur de Chauffe



APÉRO AVANCÉ


Hello les amis,
A la demande générale et particulièrement sous l'influence d'un petit groupe de pression bien organisé situé à Falleron en Vendée, Henri et moi allons faire ce qu'il faut pour arriver à une heure plus intelligente que 12h30.
Et pour satisfaire certains critères édictés par le dit groupe de pression concernant l'heure de l'apéro, ça sera 11 heure un quart.
Ceux qui ont des obligations à moins le quart pourrons les satisfaire, ils se reconnaîtront.
On compte sur vous pour arroser notre arrivée.
Henri et Loïc sur Cœur de Chauffe


Drôles de marins pêcheur


Mer d'Iroise, par une sale nuit de tempête en février.
Jean-Yves Kergariou, capitaine du chalutier Belle des mers de Mogueriec, observe de son poste de barre les deux nouveaux marins en train de vomir leurs tripes sur la plage arrière deux mètres plus bas.
Il a accepté de recruter ces deux chercheurs d'emploi inexpérimentés sur recommandation d'une huile de l'évêché adressé par un ami.
Vu leur dégaine de bureaucrate évadés de leur placard à balais, pas convaincu qu'il passeront la semaine sur son bateau...
Deux mètres plus bas, entre deux renvois, l'un glisse a l'autre :
- bon sang Edmond, ils ne nous ont pas loupés les boeufs carottes du ministère du bonheur sur terre... Apparemment ils étaient en mission commandée par le Big Boss lui même... On aurait été dénoncés par un vendéen au bras long, membre d'une bande de loustics pas nets qui font du vélo dans les caves et pratiquent un culte ancestral une fois par an en faisant cuire à la broche des vaches entières et finissent leur cérémonie en dansant sur les tables.
Je les avais déjà repérés il y a 10 ans, ils me demandaient du vent pour leur pote sur Cœur de Chauffe...
- c'est ça Edgard, ca y est ça me revient, la bande d'allumés du bocage... si on avait su... on n'aurait vraiment pas du faire ch... le marin vendéen bedonnant sans permis dont le bateau est heureux sur l'eau...
- oui Edmond, on avait été plus cool avec les marins à l'époque mais c'était avant la cission avec le ministère du bonheur sur terre quand on intégrait les deux rôles...
- T'as raison Edgar, depuis on se fait ch... à faire uniquement ch... les autres et ils ont créé des postes de contrôleur pour vérifier qu'on fait ch... les gens en respectant les procédures du manuel rédigé à grand frais par un nouveau ministère de l'administration des règles chargé de faire ch... ceux qui font ch... les autres... Tu m'étonnes qu'on soit dans la m....
- Si le grand patron savait ça...
- Je veux même pas imaginer... Un truc à inventer... un truc du genre... lisier sidéral inter galactique...

mardi 24 août 2021

Sous spi


 

Dépassement : ça c'est fait !

 


Prévisions - à vos calculettes !


Après avoir mangé Tracass, Oxygen cette nuit et Plan International ce matin, on aura croqué Life Project for Youth dans l'après midi, on l'a dans le viseur depuis ce matin et on est en train de le passer à vue, voir photo.
On s'arrêtera pour le classement temps réel là parce que les autres sont trop loin, par contre l'enjeu c'est de gratter des places au temps compensé.
Bateau repère : Ose, si l'écart est sous les 70 miles on est devant lui; l'écart actuel est de 64.1... en temps l'écart devra être inférieur à 10h.
Vous pouvez vous amuser à comparer nos écarts de distance avec les prédécesseurs pour évaluer notre rythme actuel et faire des prévisions.
Histoire de pimenter l'arrivée avec des pronostics d'écart en temps.
Pour convertir la distance en temps vous divisez la distance par la vitesse affichée dans leur tableau de classement
On a trouvé un réglage d'enfer très stable avec notre spi lourd, si les conditions se maintiennent on gardera le même rythme jusqu'à cette nuit et on terminera avec Magic Code 5.
Loïc et Henri sur Coeur de Chauffe



QUI VA LOIN MÉNAGE SA MONTURE


Journée tranquille hier, moins de 20 nœuds sous spi ça se connait, donc navigation dans le registre "pépère et touriste font du bateau"... Sans tomber à l'eau...
Mais repos mérité car les organismes commencent à s'en ressentir, soit manque de sommeil, soit fatigue corporelle liée aux mouvements et déséquilibres incessants...
Côté nourriture tout va bien, heureusement ! Le midi, salades fait maison par Loïc sur le ponton avec du frais avant de partir, un taboulé et une salade au riz malgache, souvenir d'Afrique de deux générations de cuisinières hors pair...
Le soir, repas chaud avant la nuit qui reste fraîche avec plats cuisinés gastronomiques choisis par Henri : hier c'était cassoulet, avant hier boeuf aux carottes, blanquette de veau, agneau aux mogettes de Vendée... Vous voyez on ne mange pas de la poussière et c'est très bien comme ça...
Sans oublier le saucisson avec le Ricard midi et/ou soir suivant contrainte lié à la navigation, parceque l'apéro par 29 noeuds de vent a 30 degrés de gîte ça reste compliqué même quand on est calme et détendu...
Journée cool donc mais le classement du soir s'en est un peu ressenti...
Alors après le rototo du cassoulet et la tisane du soir, pépère et touriste ont décidé de swicher en mode compet warrior... Enfin... warrior catégorie "pas trop de gaz s'il vous plait" et safe très conscient de ses limites...
Première décision: raccourcir nos quarts a 2 heures pour se reposer un peu plus souvent, on a beau être warrior...
Sage décision car au bout d'un premier quart très sportif pas cool avec des rafales a 29 noeuds et une pointe de vitesse d'1 minute à 15 noeuds, Henri me dit qu'il a des hallucinations... A ben ça, il me l'avait jamais fait, celle là... Effectivement Henri, c'est l'heure d'aller faire un gros dodo après avoir exécuté notre 2eme décision : prendre un ris dans la grand voile pour rendre la navigation plus confortable.
Le 2eme quart est plus confort pour moi et après avoir trouvé un bon réglage de spi a 140 degrés du vent Coeur de chauffe est calé a 10 noeuds de vitesse pointes a 13 nœuds par 20 a 24 nœuds de vent, très bonnes sensations.
Ça se calme la 2 ème partie de nuit mais le résultat est déjà là: Tracass et un autre concurrent sont repasses derrière nous.
Dernière journée de navigation aujourd'hui, toutes les bonnes choses ont une fin hélas cependant ça commence à tirer sur la couenne et nos organismes apprécieront le retour sur la terre ferme.
Enjeux de cette dernière journée : que le vent tourne légèrement comme prévu sur les fichiers et nous permette alors de profiter de notre dernier avantage tactique lié à notre position a l'ouest de la flotte en envoyant notre "Magic code5" pour un dernier bord au débridé jusqu'à l'arrivée...
We will see !
PS :
Suite info course, une pensée pour notre camarade de jeu de la Rochelle Frédéric Couture sur Be Happy qui a perdu son pilote automatique sur une fuite d'huile du vérin et un pb avec son vérin de spare.
Ça fait hélas partie des fortunes de mer qui arrivent malgré un très bonne préparation.
Il semble se dérouter sur Lisbonne pour réparer et repartir, on croise les doigts pour qu'il y arrive.
Super pilier du groupe, il nous manquera a l'arrivée et on compte sur lui pour la 2 ème étape.
Merci aux supporters vendéens d'intercéder comme d'habitude auprès de qui vous savez...
Henri et Loïc sur Cœur de Chauffe

Be Happy puni, triste sort et tristes sires


Ministère du grand bazar céleste, le téléphone sonne au bureau de surveillance des océans Edgar décroche :
- Allô Edgar ? C'est Edmond... Bon, concernant notre affaire des gars qui nous font chier à prendre du plaisir sur l'eau, j'ai eu des déboires avec mon troupeau d'orques agressives avec les plaisanciers, elles voulaient une prime de risque pour attaquer nos allumés de la course au large, en particulier à cause de la bande de Rochelais dont la réputation leur a déjà été remontée par un groupe de baleine en balade, surtout les 2 vendéens et l'excité du ouzahari a qui j'ai déjà fait sauté son permis. J'ai refusé de céder à leur chantage, du coup je me suis rabattu sur un autre plan qui a bien marché je crois
- Ok, c'était quoi ton nouveau plan?
- J'ai pété le vérin de pilote de l'un d'entre eux, j'ai choisi un des 2 vendéens, celui qui a appelé son bateau Be Happy, ça lui apprendra à nous narguer. Et pour être sûr de le foutre vraiment dans la merde j'ai aussi pété son vérin spare... Ah la vache, qu'est ce que ça fait du bien, au moins lui, il fera pas la bringue a l'arrivée !
- euh, Edmond... Comment te dire ... ça serait pas à moitié régulier cette affaire ? Faudrait pas qu'on se chope un audit des boeufs carottes du ministère du bonheur sur terre, la tuile ! C'est pas vraiment des rigolos eux, leur bonheur à la con ils prennent ça très au sérieux, s'ils nous chopent en train de faire chier du monde sans motif valable approuvé dans la nomenclature officiel du grand patron, on va passer un mauvais moment, ça peut nous valoir un retour sur terre... En Vendée ou à la Rochelle avec ces abrutis...
- p.... T'as raison j'ai peut être été un peu fort, et t'imagines s'il nous envoient faire marin en Bretagne ?

lundi 23 août 2021

Attention ingénieurs..


Voyant rouge



 

WAOUH !


Après avoir rongé notre frein dans les calmes stressant enfin la délivrance !
A nous les joies du surf sous spi léger dans un vent de 18-24 nœuds sur une petite houle orientée a souhait pour emmener notre élégante carène taillée pour le surf dans de belles glissades au débridé.
C'est parti pour des tours de manège à répétition, 8, 9, 10, 11, jusqu'à 14 nœuds, les geysers d'eau entourent l'étrave et giclent a l'extérieur de le jupe arrière qui laisse derrière elle un sombre ruban d'eau lisse qui défile à vive allure.
Sous un ciel couvert et une nuit sombre, le regard n'imprime que le périmètre immédiat du bateau et le ruban d'eau mousseuse qui l'entoure.
Le bruit du vent est recouvert par le suintement sourd des filets d'eau et bulles d'air en résonnance avec le composite de la carène.
La séquence se répète a l'infini: la houle joue son rôle de rampe de lancement avant de passer le relais au spi qui se débat nerveusement dans la risée et propulse notre navire à vive allure.
Le vent monte en fin de nuit jusqu'à une rafale de 29 noeuds et après deux départs au tas, il est temps de se résoudre à remplacer notre spi léger soumis à rude épreuve au delà de 22 nœuds. C'est notre premier spi lourd légèrement plus petit et plus costaud qui prend le relais.
De nuit et par mer agitée l'ensemble de la manœuvre prend 40 minutes à 2, sans se précipiter et attachés au bateau par un harnais qui entrave les déplacements.
Vous imaginez en solitaire...
Henri et moi nous sommes relayés cette nuit là par tranche de 2/3 heures, les manœuvres sont faites ensemble quand nécessaire, donc si besoin on réveille l'autre pour décider ensemble et faire la manœuvre, ce qui s'est passé pour changer de spi.
Le jour se lève, la mer est hachée, grise avec des tâches d'écume, des nuages bas sur un fond de ciel voilé.
Belle nouvelle journée de surf en perspective.
Henri et Loïc sur Cœur de Chauffe

Ils sont fous ces Rochelais !


A bord de Tracass, bateau membre du réputé groupe d'entraînement Rochelais à la course au large, la tension est palpable :
- Hervé: bon sang Loiez, c'est pas possible ! comment t'as pu faire ça? Remplacer nos packs d'eau par tes fûts de bière et ta tireuse, je rêve !
- Loiez: te fâches pas Hervé, la bière c'est de la bonne tu sais, ça va largement remplacer la flotte, et on a du rab avec les fûts pour arroser l'arrivée au ponton de Madère, si il faut on tape dedans, les copains comprendront
- je rêve... et la course dans tout ça?
- ben... jusqu'à présent on était pas mal non? bon c'est vrai qu'après 2 jours de nav au régime sans eau, on sent bien qu'on cherche notre second souffle... mais t'inquiètes j'ai un fût spécial survitaminée a la cerise et framboise qui va nous donner un second souffle...
- ... Désespérant... regardes le classement, même Cœur de Chauffe avec pépère et touriste viennent de nous doubler, tu les vois remplacer leur pack d'eau par des tablettes SailGrib?
Un peu plus haut dans l'éther sidéral, au ministère du grand bazar céleste, le téléphone d'Edmond sonne au bureau des punitions
- salut Edmond c'est Edgar de la surveillance des océans, district Atlantique ouest. Merci pour le coup de main, les 32 nœuds et les pannes électroniques, ça les a bien calmé sur la transpchitt, par contre j'ai un problème avec la bande d'irréductibles de la Rochelle, ils dépassent vraiment les bornes
- ah bon?
- j'ai leur chef de bande, un certain Alex, qui hurle sa joie sur son rafiot rose, sacristie je crois, à chaque départ au surf, derrière j'ai tes 2 retraits de permis, le vendéen bedonnant sur Be Happy et l'excité de Wazari qui ne peuvent plus cacher leur bonheur de ne pas avoir encore été décrochés par le bateau rose, suivis par un autre vendéen pas sérieux dont le bateau s'appelle Jokari, et devant leur Italien de service qui exulte de s'être fait la belle sur sa coque qui s'appelle Ciao Ciao...
Sans parler de Cœur de Chauffe qui prend l'apéro tous les jours en fantasmant sur une place à l'arrivée...
J'en peux plus, toute cette béatitude me fout le bourdon, heureusement j'en ai 2 complètement cuits qui s'engueulent sur Fracasse pour une histoire de cerise ou de framboise dans la bière mais je pense que ça va pas durer...
- ok Edgar, mais ils n'ont rien fait de mal, là, a part être heureux sur l'eau, non?
- oui Edmond, c'est pas dans le règlement mais leur joie m'écoeure un peu, si t'avais un petit truc discret pour leur rabattre le caquet...
- je vois, peut-être un coup à jouer avec mes orques du Portugal, ça fait quelques années que je les dresse à attaquer les plaisanciers heureux de naviguer dans cette zone, ça commence à se savoir dans le coin, ça peut calmer leurs ardeurs...
- merci Edmond, fais au mieux, on se tient informé ...

dimanche 22 août 2021

Génois belge

 


Et maintenant tout droit à donf !


Journée très agréable hier au soleil et vent modéré mais suffisant.
Surtout premier envoi de spi par 12 nœuds de vent l'après-midi après une transition de 2 heures en Magic code 5, décidément très utile sur cette navigation.
A partir de maintenant le schéma tactique est plus sommaire, c'est: tout droit à donf sous spi et la poignée dans les coins !
Juste 2 empennages a négocier pour se recentrer à gauche de la route avant le dernier bord tribord.
L'empennage est un virement de bord sous spi par vent arrière pour faire passer le vent d'un bord a l'autre par l'arrière.
La manœuvre nécessite de changer le tangon de maintien du spi d'un bord vers l'autre. Le tangon est une poutre cylindrique en carbone de 3 m de long qu'on accroche au mât d'un côté et au bras de spi au vent de l'autre.
Le 1er empennage a été bien exécuté ce matin et nous donné l'occasion de trouver une astuce pour gérer le génois belge pendant cette manœuvre délicate.
Le génois belge est une parade au plus gros risque de course par vent arrière sous spi: la cocotte. La cocotte est un sac de nœuds formé par un spi qui s'enroule autour de l'étai, le câble qui accroche le mat a l'avant du bateau. C'est la terreur des coureurs au large car beaucoup de cocottes se terminent mal avec obligation de monter au mât pour dénouer les noeuds voire tailler le spi en pièces.
Notre camarade Jeff du groupe de la Rochelle qui en est à sa 5 ème transat dont 4 en solitaire, gros niveau et expérience donc, a passé 1000 miles au milieu de l'Atlantique lors de sa dernière transat a regarder tous les jours impuissant son spi gonflé en cocotte a 10m de haut à l'avant. Très frustrant et dangereux si on décide de monter au mât surtout en solitaire, ce qu'il a décidé de ne pas faire...
Donc si on revient à notre arme fatale anti cocotte, notre fameux génois belge, c'est un triangle en forme de voile d'avant, foc ou génois mais totalement vide de toile pour ne pas prendre le vent, avec juste des lanières pour empêcher le spi de s'enrouler autour de l'étai... Merci pour les belges au passage, on les adore !
Voir photo jointe.
Et l'astuce trouvée pour l'empennage, c'est de le maintenir en place pendant la manœuvre car le risque de cocotte est fort à ce moment là, sans pour autant gêner la délicate manœuvre autour du mat avec le tangon.
Brevet de ponton a venir autour d'une bière...
Au final nuit tranquille et agréable sous spi en compagnie de Moustache un autre camarade solitaire de la Rochelle qui a perdu avant hier lui aussi une partie de son électronique dans la baston du front pour les même raisons... Décidément on dirait bien qu'un sort a été jeté sur le team la Rochelle... Bizarre non? Faut que je ressorte mes gri-gris africains.
Côté classement tout va bien, avantageux pour nous car nous avons continué sur le même bord direct Sud-Ouest vers Madère pendant que le gros de la flotte tirait un contrebord vers le sud pour s'ouvrir l'angle en vue du bord de spi direct vers Madère, ce que nous avons fait plus tard qu'eux ce matin et qui devrait nous faire un peu perdre peut-être au prochain classement.
Sur le screenshot ci-dessous du portable Samsung d'Henri qui nous sert d'ordinateur de bord, on distingue bien l'ensemble de la flotte des doubles:
- la position de sailgrib très à l'ouest
- les 2 options extérieur et intérieur DST prises par 2 groupes et l'avantage pris par le 1er groupe car le 2eme groupe est encalminé sauf champagne qui a réussi à se faufiler avant le passage à niveau des calmes.
- les couleurs correspondent aux gammes de bateaux:
- en noir, les "killers" de la flotte car récents et plus performants avec un rating optimisé
- en rose les plus grands dont le sunfast3600 bien représenté
- en bleu les sunfast 3200 identiques à cœur de chauffe, parmi les plus petits
- en vert les autres modèles d'un range intermédiaire
Ça donne une idée grossière de notre positionnement en temps compensé probablement dans les 10 premier ce qui nous paraissait improbable avant le départ vu le niveau élevé de la flotte.
Une question sans réponse tout de même concernant nos amis de Tracass, pilier du groupe de La Rochelle : grosse chute au classement depuis 2 jours après un départ canon... Que se passe-t-il sur Tracass ? La bière manquerait-elle à bord?
Son skipper Loeiz est un pilier de ponton du groupe d'entraînement qu'il rejoint de la Belgique un weekend par mois. En période Covid de fermeture des bistrots, Loeiz s'est retrouvé préposé volontaire auto designé à la tireuse a bière installée sur le ponton pour débriefer des fins d'entraînement, des prédispositions probablement liées à son exil en Belgique et ses origines bretonnes finisteriennes.
On tirera au clair ce coup de mou a l'arrivée à Madère et d'ici là on croise les doigts pour qu'ils reprennent du poil de la bête.
Mais la foire n'est pas terminée et beaucoup de bouses en tout genre encore à venir et a gérer, donc on reste concentrés et appliqués...
Aussi, encore croisé une baleine hier, la 3eme en 3 jours, hélas pas le temps de prendre une photo... Par contre plus de dauphins depuis 2 jours, ben alors ?
Amusez-vous bien
(Y compris pour ceux qui sont au boulot, on pense à eux 😉)
Henri et Loïc sur Cœur de Chauffe


CHUT .... ON EST SUIVI ....


Chut ! On est suivi...
Ministère du grand bazar céleste, bureau de surveillance des océans, district ouest Atlantique, Edgar chef de bureau appelle son collègue Edmond du bureau des punitions:
- désolé de te déranger Edmond, entre 2 vagues de Covid, je pense que j'ai une affaire à te proposer pour te sortir de la routine crise et cata en tout genre.
Depuis 2 jours je suis dérangé toutes les 2 minutes par la bande d'excités sur l'eau habituelle qui sévit tous les 3 ans, la transmachinbidule, ils vont jouer en mer sur des coques de noix ridicules qui coûtent un pognon de dingue et là à nouveau, ils arrêtent pas de me supplier de leur envoyer du vent, entre 2 insultes, je les trouve un peu lourd, apparemment ton Covid ne les a pas calmé.
- salut Edgar, ouais j'ai commencé à en entendre parler; depuis quelque temps je surveille une bande d'allumés qui sort en mer à la Rochelle pour préparer cette satanée transpouetpouet malgré les restrictions sanitaires du Covid qu'on leur a balancé. J'ai commencé à m'occuper des plus énervés du groupe, dont un vendéen bedonnant rigolo et et allumé qui fait vraiment n'importe quoi sur son bateau qui s'appelle wasari je crois. Comme Ils conduisent comme des dingues j'ai saisi l'occasion, résultat, 3 suspensions de permis... Mais je crois que ça ne les a pas calmé, ils ont continué leur jeu nautique idiot a la Rochelle, c'est des furieux ceux-là ...
- je confirme, toute la tribu de la Rochelle est là, j'ai reçu des plaintes du voisinage, tu vas rire, même le comité d'organisation de la transtructruc les trouve un peu bruyant... Et j'ai repéré 2 gars de la bande sur un bateau qui me dit quelque chose, en vérifiant dans mes archives j'ai retrouvé les lascars et le bateau: c'est cœur de Chauffe, ils ont cru m'avoir en changeant le nom en sailgribouilleje saispasquoi, ils nous prennent vraiment pour des ânes. Ils nous avaient bien occupé il y a 10 ans mais c'est des bons gars pas méchants qui nous avaient bien fait marrer avec un autre bateau qui s'appelait Beroki conduit par un toubib dopé aux amphetamines et un petit black bedonnant qui buvait des bières a 1 euro en Mitsubishi; on les avait juste un peu calmé dans leurs ardeurs.
- oui, je me rappelle, p.... ça nous rajeunit pas... si tu veux bien, je vais leur coller quelques pannes d'électronique et un bon 32 nœuds en pleine nuit, histoire de passer un rappel de "c'est qui qui commande".
- bonne idée, hésites pas à arroser large sur le groupe, pas de raison, c'est pas les pires. Et méfies-toi, dans les 2 il y en a un qui nous avait repéré et qui balançait sur nous dans leur blog, je crains qu'il recommence, j'ai repéré un truc sur fessebouksocialmachin. Le 2eme fait le malin avec un logiciel sailgrabuge je crois qui est censé prévoir la météo et trouver la meilleure route, n'importe quoi! C'est bien ton 32 nœuds surprise, ça va le calmer! Mais pour ce qui est de l'électronique, il a de la ressource le garçon, on verra comment il s'en sort...
- ok Edgar, on fait comme ça et on se tient au courant...
Quelque part de l'immensité interstellaire du ciel étoilé magnifique au dessus de Cœur de Chauffe, un reporter anonyme qui craint les représailles

samedi 21 août 2021

On comptera les bouses à la fin de la foire


Très belle journée de navigation "champagne" ensoleillée hier sur un seul bord sud-ouest au début, à bonne allure vent de travers équipés de notre code 5 favori. Puis inflexion vers l'ouest et au près (angle du bateau avec le vent le plus faible et bateau à la gite) sous foc J3 au près vers la fin d'après midi en direction du front froid. Agréable au début sur une mer plate et un vent de 15-20 noeuds, moins ensuite lorsque le vent s'est renforcé en début de nuit à 25 noeuds avec une pointe à 32.
Cette partie là qui a duré 3 heures a été assez sportive et fatiguante pour les organismes avec une mer qui s'est progressivement formée et a bien arrosé le pont, normal, mais aussi la cabine, moins normal, du fait d'une fuite qui a probablement mis hors service notre écran d'ordinateur.
Heureusement, Henri a prévu des back-up en quantité, et comme Sailgrib fonctionne sur tous les téléphones, ordinateurs portables et tablettes, en nombre sur le bateau pas de conséquences à ce stade, juste un peu moins pratique ou confortable.
Donc belle baston puis passage du front (masse d'air froid dépressionnaire qui vient s'enfoncer dans une haute pression plus chaude, avec renforcement du vent dans un premier temps puis basculement vers le nord et affaiblissement) qui nous permet de virer de bord vers minuit direction le sud-ouest à nouveau sur notre route directe.
Grosse baisse de vent toute la nuit à moins de 10 noeuds, calme, ce qui permet de se reposer mais nous avançons moins vite...
Au global, bilan positif car nous avons bien fait marcher le bateau avec les bonnes voiles pour les vents et les allures rencontrées, pas de pépin majeur, bien mangé, apéro au soleil et le classement qui se maintient à un très bon niveau.
A ce stade, que du bonheur !
Ceci dit, c'est une course, et même si on se fait plaisir, vous aurez probablement compris qu'on est assez loin du concept de "la croisière s'amuse"! L'esprit de compétition reste présent et il suffit d'un rien pour se prendre au jeu lorsque les circonstances favorables se présentent.
Justement, jusqu'à présent ça se passe plutôt bien pour nous.
La traversée de la dorsale anti-cyclonique s'est plutôt bien négociée et les options prises au gré des bascules de vent s'avèrent plutôt favorables à ce stade, reste à bien gérer le contournement en cours du cap finistère...
Nous avons choisi l'option ouest comme la plupart de la flotte; cette option rallonge la route mais permet d'éviter une zone de calme à venir près de la cote espagnole. Les rares bateau à avoir choisi l'option est près de la cote sont en tête du classement mais ont probablement mangé leur pain blanc: si les fichier météo se confirment ils risquent d'être très ralentis dans les 2 jours à venir et laisser passer les bateaux ayant choisi l'option ouest.
Les copies d'écran en illustration vous montrent la position de la flotte et Sailgrib plutôt à l'ouest.
La zone en rouge est une zone de navigation interdite dite DST (dispositif de séparation de traffic) pour canaliser les flux cargo de cette zone de traffic maritime importante, analogue au rail d'Ouessant.
L'option ouest nous fera prendre la DST par l'extérieur, alors que quelques bateaux dont ceux de tête s'apprêtent à la prendre par l'intérieur route plus directe mais risquée du point de vue météo et calmes.
Et pour finir sur la partie compet avant de rebasculer sur des affaires moins sérieuses, parlons un peu classement.
Le classement donné par le site Transquadra est un classement temps réel.
Le classement final de la course prendra en compte un temps dit "compensé".
Le principe de cette "compensation" est de mettre tous les bateaux à égalité, les petits, les grands, pénaliser aussi les équipements plus efficaces comme le carbone ou les options supplémentaires choisies comme les spis ou focs supplémentaires. L'organisme mondial de course au large, l'IRC a défini un système de coéfficients qui pondère tout cela avec des ratings attribués à chaque bateau en fonction de l'équipement en début de course.
C'est un moyen d'éviter la surenchères de budget et de mieux prendre en compte les capacités tactiques et de manoeuvre propres à l'équipage.
Exemple:
- Coeur de chauffe qui est un Sunfast 3200 plutôt plus petit que la moyenne de la flotte et un peu moins bien équipé a un rating de 0,985
- Ose le sunfast 3600 de nos amis de la Rochelle qui est le plus grand bateau de la flotte a un rating autour de 1,04
A la fin de la foire, euh... de la course, le temps de Coeur de chauffe sera multiplié par 0,985 et celui de Ose par 1,04, la différence de correction équivalent à 8,5h ou 60 miles environ.
Au classement de ce matin, à environ 1/3 de la course, cela équivaut à 20 miles d'écart donc avantage à Ose qui conserve 9 miles d'avance sur les 29 données au classement.
Programme à venir: après le passage du cap Finistère, les positions seront probablement établies, les renversements tactiques terminés.
Place au surf sous spi et à la gestion de la vitesse et du pilote par l'équipage.
Si le vent dépasse les 25 noeuds ce sera sportif et les différences peuvent se faire sur le physique et l'endurance ainsi que la qualité du pilote automatique pour gérer la stabilité des trajectoires surtout la nuit.
L'entente de l'équipage, un bon rythme de sommeil et l'alimentation sont aussi des facteurs essentiels. Quand la fatigue et les egos prennent le dessus, la perte de lucidité et le manque de prise de recul fait prendre de mauvaises décisions.
A suivre donc, dans 2 jours on y sera
Henri et Loïc pour Coeur de Chauffe


vendredi 20 août 2021

Molles, dauphins, baleine et arme fatale


On vous l'avait dit ! Comme prévu, la météo fut molle et la navigation d'hier nuit et jour remplie de plein de molles: ces calmes plats imprévisibles qui usent les nerfs du marin en course, toujours à se demander s'il n'est pas le seul à se trouver scotché dans une calemasse pendant que ses petits cammarades gambadent et surfent dans la brise... Et oui, le marin en course est un grand psychoteur, toujours à l'affut de la moindre tuile qui pourrait lui tomber sur la tête, à défaut du ciel qui ne lui sert que de sombre présage pour sa météo.
Et pour l'aider à ruminer sa misère, il dispose d'un tas d'outils très sophistiqués qui finissent toujours par le convaincre qu'il avait raison de stresser: "bien sûr, je l'savais, je vous l'avais dit ! Depuis le débuuuut !!!!!"
Parmi ces outils d'aide au stress en course, l'un d'entre eux prévu initialement pour la sécurité fait l'objet d'un drole de détournement: le fameux AIS (Automtic Identification System pour les intimes, dont font partie nos amis et collègues du mondes des avions... d'ailleurs je pense à eux presque tous les jours surtout ceux qui bossent au Maroc pendant que je m'amuse sur l'eau...)
Détournement donc ? Et oui car ce système anti-collision concu pour émettre un signal reçu par tous les navires sur mer ou avions dans les airs qui naviguent ou volent à proximité communique aussi la vitesse de l'émetteur... En régate, c'est très pratique pour savoir comment avancent les copains à proximité et donc particulièrement dans les molles où les phénomènes très locaux liés aux nuages jouent avec les nerfs de nos compétiteurs stréssés qui en appellent aux divinités célestes pour venir s'occuper de leur jeux de cours d'école sur l'eau: "Milles sabord, mais pourquoi ces foutus nuages s'arrêtent-t-ils toujours sur nous, regardes Loïc, tous les autres se barrent pendant que nous on reste scotchés là comme des c..."
Bref, c'est vraiment pénible les molles en navigation mais bon, quelquefois on a de bonnes surprises et on verra plus tard qu'à l'inverse, quand on déboule à pleine vitesse, le marin fier de lui a aussi souvent l'impression d'avoir été le seul à accomplir un tel exploit... Du coup dans la tête du marin en compétition, tenaillé entre son psychoteur caliméro et son fier à bras popeye, c'est souvent un drole et sacré chantier...
Heureusement, pour retrouver son équilibre et oublier son stress, de temps en temps notre marin en course profite des surprises que dame nature veut bien lui offrir: comme les oiseaux sont rares au large et que le gibier de nos campagnes ne nage pas jusque là sans brassière, il lui reste ce qui vit sous la mer: hélas, en course, la plongée sous-marine reste une occupation limitée au ponton pour le nettoyage des carènes... Pour le large il ne reste que 3 diversions: les poissons volants, les dauphins et les baleines... et une 4ème que je garde pour la suite lorsque nous longerons les cotes portuguaises.
Je passe sur les poissons volant qui viennent de temps en temps s'écraser d'un petit splash sur le pont... Communication difficile avec cette espèces, juste la petite émotion d'un possible friture pour marin très affamé...
En revanche, la rencontre du dauphin, quoique banale sous nos lattitudes reste un moment si particulier qu'il ne laisse jamais indifférent: incroyable être marin de compagnie qui se déplace en bande, recherche la présence de l'être humain et joue avec lui selon son humeur et celle de celui qu'il rencontre... Moments sympathiques quasi-quotidiens dont on ne se lasse jamais, émouvants parfois tant la communication parait possible avec cette espèce, ce que nous avons vécu avant-hier avec de petits gabarits au large de Groix , hier avec une troupe très nombreuse de tailles conséquentes en plein milieu du Golfe de Gascogne.
Enfin, heureusement rare mais impressionnante, la baleine aime bien venir taquiner le marin en course de temps en temps et les souvenirs ne sont pas toujours très bons: on se rappelle d'un concurrent de notre Transquadra précédente il y a 10 ans dont le bateau avait été percuté par une baleine en plein milieu de l'atlantique, bilan: chute du skipper solitaire sur le pont et fracture du coccis, le dernier millier de miles a été long et douloureux... Anecdote improbable: son bateau s'appelait la baleine blanche et un joli dessin de baleine ornait les 2 flancs de sa coque !
Quant à nous hier, celle que nous avons rencontré est sortie de l'eau à 30 m du bateau, impressionnante et magnifique, elle a replongé immédiatement. Juste le temps de virer de bord pour s'en éloigner car nous avions cette drole d'histoire en tête et donc pas vraiment motivés pour tenter de lui faire causette !
Pour revenir à la course, la première moitié de la nuit nous a vu continuer comme toute la journée à nous débattre avec les molles jusqu'à la bonne surprise du milieu de nuit vers 2H du matin où un bon vent de 12 à 20 noeuds bien orienté par l'arrière de notre cap sud-ouest s'est levé soudainement sans avoir été vraiment prévu par nos fichiers météo. Du coup, on a sorti notre arme fatale habituelle: le fameux et légendaire "code 5" de Coeur de Chauffe. Avant notre première transat, cette voile supposée magique achetée à grand frais au sorcier Incidence de La Rochelle n'avait jamais servi, ou presque: jamais trouvé les bonnes conditions, aussitot sorti, aussitot rentré parceque trop de vent, pas assez, pas le bon angle, bref, une belle arme très chère à entretenir qui se laisse désirer sans jamais se donner (note d'Henri: toute ressemblance avec un autre type d'arme fatale existante ou ayant existé est bien évidemment totalement fortuite)...
La première véritable utilisation fut la bonne lors de la première transat en traversant le golfe de Gascogne: une nuit complète à poste et il nous avait permis de passer en bonne position le passage à niveau du cap Finistère ! Du coup depuis, on sait s'en servir et ce fut le cas cette nuit et ce matin et dans le même contexte: conditions idéales 12-20 noeuds de vent et 90-110 degré du vent. Sur une mer plate, il nous a emmené Coeur de Chauffe à grande vitesse touute la nuit et permis de rattrapper les dégats des calmes de la veille, ouf !
Fin de l'histoire à suivre sur le long bord de reaching qui va nous mener au Cap Finistère et son fameux passage à niveau: la garder le plus longtemps possible avec un angle de vent réduit pour tout le monde peut faire une différence...
Loïc et Henri pour Coeur de Chauffe

Illustration de l'arme fatale, le Code 5.

 


jeudi 19 août 2021

Coeur de Chauffe/Sailgrib vous souhaite une bonne soirée ⛵🌅

 


PREMIÈRES NOUVELLES DE NOS MARINS


Bon départ et première nuit
Ça y est, c'est parti !
Un peu d'émotion évidemment comme toujours au départ du ponton et en longeant la jetée , beaucoup d'encouragements et le patchwork des regards qui nous accompagnent et partagent avec nous le plaisir de partir en mer.
Nous prenons, un très bon départ au près sur la ligne, 15 noeuds de vent, peu de mer sur ce plan d'eau protégé de la houle par l'Ile de Groix qui fait face à Lorient.
Peu de stress cette fois-ci, l'équipage et le bateau se sentent prêt pour l'essentiel malgré les perturbations des 3 derniers mois qui ne nous ont pas permis de naviguer ensemble depuis avril... Henri a assuré la préparation, comme d'habitude et Loïc s'est pointé en touriste au dernier moment mais en confiance, un peu comme d'habitude aussi...
Après une vingtaine de bords de "tricotage" pour aller chercher des risées au plus près des cotes de Groix, Coeur de Chauffe vire en position correcte à la pointe de l'île, direction le cap Finistère qui fait l'angle nord-ouest de la péninsule ibérique pour s'attaquer à la traversée du fameux golfe de Gascogne qui réserve toujours son lot de surprise aux navigateurs de l'Atlantique Ouest.
Pour cette fois, ce sera calme: la météo prévoit l'avancée dans le golfe d'une dorsale anti-cyclonique qui va barrer la route de la flotte dès le 2ème jour de navigation; tout l'enjeu de la stratégie de routage sera d'éviter de rester englué dans cette zone de calme sans trop se rallonger la route par l'ouest qui est l'option la plus sûre pour ne pas y rester piégé.
Avis aux amateurs de Virtual Regata: vous avez la possibilité de courir en virtuel avec nous sur le fameux site qui accompagne le Vendée Globe et autres courses transatlantique passées à la postérité, c'est une première pour la Transquadra, allez y mais de suite car ça va être intéressant et tout va probablement se jouer dans les 3 premiers jours; et vous aurez le plaisir d'utiliser les algorithmes de routage météo Sailgrib qu'Henri a conçu pour Virtual Regatta et qui sont les mêmes que ceux que nous utilisons à bord pour échafauder nos plans et notre stratégie de navigation.
D'où le nom du bateau sur cette course, Sailgrib au lieu de Coeur de Chauffe, comme le nom du logiciel de routage et transaction météo qu'Henri a développé avec succès suite à notre première transat il y a 10 ans: on n'est jamais mieux servi que par soi-même et depuis quelques années, petit à petit en partant de zéro, Henri et son logiciel se sont construit une sacrée réputation sur les pontons ! Il suffisait de venir à Lorient ces derniers jours pour le constater! Pour vous dire, même Loïc qui débarque en touriste maitrise l'affaire et devient en un spécialiste en 2 jours, simple et facile pour traiter un sujet très complexe, bravo l'artiste !
Pour revenir à notre aventure, nous nous sommes lancés dans cette première nuit de navigation sur une route conservatrice proche de la route directe qui nous permettrait de retarder le choix de l'option entre route directe et route ouest plus longue mais sans risque, en attendant un dernier fichier météo de décision jeudi matin.
Nous avons la possibilité de disposer jusqu'à 4 fichiers météo par jour que nous chargeons dans notre application grace à un liaison satellite Iridum qui est un des rares réseaux à couvrir l'ensemble du globe.
Il existe plusieurs sources de prévisions: française, européennes, allemande, américaine, chacune avec leurs forces et faiblesses, la décision finale est souvent un mélange de rationnel entre des propositions parfois contradictoires et une part d'intuition ou de pragmatisme incorporant une dose d'expérience et de connaissances générales des phénomènes météo.
Bref, un logiciel ne suffit pas.
Et après une bonne nuit partagée en 2 relais de 4 heures, Henri début de nuit, Loïc la fin, nous nous retrouvons dans une position tactique plutôt satisfaisante selon les derniers fichiers reçus ce matin...
A suivre donc car la situation est encore très incertaine et les retournements surprises seront de la partie, sans parler de la qualité des manoeuvres et des différences qui se font sur une maladresse idiote ou une erreur d'inattention créée par la fatigue.
Suspens intenable à venir donc, ne manquez rien, il va y avoir du sport !
Loïc et Henri pour Coeur de Chauffe/Sailgrib

mardi 17 août 2021

J-670: début de l’histoire




Octobre 2019, automne triste et pénible pour plein de raisons, soirée de retrouvailles, avec Henri on se perd 10, 2 ans, 6 mois et on se retrouve comme si on s’était quitté hier...
On se perd mais on ne s’oublie jamais, et quand ça pique un peu, pas besoin de se parler pour savoir ce qui se passe...
Henri: Je cherche un compagnon d’entraînement pour les week-ends avec le groupe transquadra de La Rochelle, ça te dit de reprendre?
Moi: ah ben tiens, oui, impeccable ça pour s’aérer la tête...
Commentaire d’Edwin mon fils a qui je rapporte la conversation: Ah ben vous, je vous vois venir, bientôt une transat !
Moi: non non, même pas dans tes rêves !
Fin mai 2020, après 3 week-end d’hiver d’entraînement interrompu par le 1er confinement, 1er samedi soir après la sortie du 1er confinement, mon téléphone sonne chez un pote, c’est Henri:
Henri : Salut Loïc, décision de sortie de confinement, on n’a qu’une vie, je me lance dans une nouvelle transat, tu voudrais pas la faire avec moi?
moi: ..., p..... Henri... c’est compliqué en ce moment, ça me parait difficile mais ça vaut le coup d’y réfléchir... combien de temps tu me donnes pour te répondre ?
Henri: prends tout le temps qu’il te faut, j’attends ton retour
Moi: ... ben cool, très sympa, merci Henri, je reviens vers toi quand j’´y vois plus clair, ça peut prendre un peu de temps hein? dur dur...
Lendemain matin, 9h, dimanche, le téléphone d’Henri sonne, c’est Loïc.
Moi: Henri, c’est ok tu peux compter sur moi pour la transat !
Henri: ok, nickel, c’est parti !
Moi : ok, faut juste que je m’y remette...
Effectivement, pas gagné pour moi après 10 ans de coupure sans bateau ou presque, certains peuvent avoir des doutes... Henri non bien sûr, et un an d’entraînement plus tard perturbé par 2 confinements et autres péripéties ou changements de cap professionnel pour moi, avec l’accompagnement stimulant des copains du groupe d’entraînement de La Rochelle et de ses 2 coachs, je retrouve quelques bases et surtout le plaisir de réussir manœuvres et petites courses au sein d’un groupe de très très haut niveau...
Bref, c’est reparti et 10 ans après, cela ressemble à une reconstitution de ligue dissoute... Juste une envie: vivement qu’on y soit !
Loïc
(Photos de la première Transquadra en 2011/2012)