vendredi 15 juillet 2011

Messieurs Muscles !

Pas assez travaillé les abdos !

Bon, commençons par rendre à Arnaud ce qui lui appartient : finalement, ils sont pas mal ses abdos, si si les filles, ne vous fiez pas aux apparences ou à mes commentaires moqueurs, il assure le bougre avec Michel son pote médecin urgentiste qui devait rester derrière nous au cas où il nous arrive un pépin ; non seulement ils ont du avoir le même vent que nous (définitivement, on va laisser les fichiers météos de coté et se concentrer sur nos abdos) mais en plus ils mènent leur barcasse à un train d’enfer !

Et je ne dis pas ça parce qu’ils sont passés derrière ! Hélas, la fausse joie d’hier, probablement liée à un écart de relevé Argos, a été vite effacée par la vraie déception de ce matin à la lecture du classement qui nous éloigne beaucoup de nos meilleurs concurrents et amis de Beroki.


Les filles, ne croyez plus aux rumeurs qui prétendent qu’Arnaud est un black qui a volé un jambon de Nouvelle-Zélande au comptoir landais de Mitsubishi avant d’aller boire une bière «hoki » à 1 euro à la buvette du stade toulousain avec son pote Byron… ce ne sont que des paroles de garçons jaloux du succès de ce vrai guerrier landais dur au mal et excellent navigateur !

Bon là, je crois que c’est bon, j’ai rattrapé le coup, les avocats d’Arnaud qui ont fait sonner l’iridium toute la nuit vont pouvoir calmer le jeu et laisser tomber les procédures …on ira boire une bière tranquilles à l’arrivée !

(Toute ressemblance ou similitude avec des faits réels ou supposés avoir existés serait totalement fortuite, surtout ceux qui concernent un garçon landais black avec un jambon, une bière et de bons abdos qui s’appelle Arnaud et roule en Mitsubishi en direction de Toulouse avec un euro en poche).

Revenons à la course en commençant par cette folle nuit d’ivresse, ivresse des sensations, du large et des surfs - je m’entends, des départs au tas multiples où Henri et moi, accrochés à la barre à tour de rôle avons cru toute la nuit, comme chaque navigateur de cette course, tenir enfin le Saint-Graal de la plus belle remontée au classement de fin de nuit…
Pour physique, ça l’a été, grisant aussi par moment et quelquefois un brin angoissant à la recherche de la réponse à la question : quand est-ce que ça va s’arrêter ? En fait la bonne question, ce n’est pas quand mais comment ça va s’arrêter … pour nous, ça s’est arrêté vers 6 heures du matin après 10 heures ininterrompues à la barre lorsque le bras de spi tribord a lâché : épissure arrachée, ce qui ne devrait jamais arriver.

Ça a été l’alibi qu’il nous fallait pour dire stop, se reposer et voir venir : génois tangonné en ciseau, nous avançons tout de même à une bonne moyenne de 9 nœuds et quelques surfs à 13-14 nœuds, Henri me dit : «tu dors une heure et on renvoie le spi» ; moi : « OK tu me réveilles» ; 2 heures plus tard, je sors seul de mon sommeil et m’adresse à Henri : « on y va ?» ; Henri : «c’est encore très chaud, on mange tranquille et on envoie après le déjeuner » ; moi : «OK, apéro ?» ; Henri : «ça me va» ; 1 heure plus tard, au dessert, Henri : «si on considère que tout concurrent qui garde son spi a une chance sur 2 de casser quelque chose d’ici l’arrivée et donc d’aller moins vite que nous en génois tangonné, que nous même nous avons aussi 1 chance sur 2 de casser si on renvoie le spi, pourrais-tu me calculer le tableau de décision donnant la statistique de réussite de l’action renvoyer le spi» ; moi intérieurement : « quand un ingénieur demande qu’on lui fasse des calculs c’est pas bon signe, surtout Riton qui sait très bien manier les chiffres et les stats, il veut vraiment pas le renvoyer ce spi » ; moi : « ouais, euh ! ça doit être ça » ; Henri : « on voit après la sieste ».

Lexique : tangon (boom, pole). Espar monté transversalement au mât et destiné à déborder une voile (génois, spi). Le tangon est haubané par une balancine et un hale-bas.


Donc, sieste pour Henri et écriture pour moi, jusqu’à cet instant où Henri arrive : «il baisse pas un peu le vent ? on pourrait peut-être renvoyer le spi » ; moi : « OK, le petit lourd figaro qu’on n’a jamais essayé, pour voir » ; les affaires reprennent…et le bateau reprend sa route à presque 10 nœuds, le vent monte à nouveau au dessus de 25 nœuds avec risées à 30, nous voici parti à nouveau pour une fin de journée et une nuit à se relayer accrochés à la barre, avec quelques départs au tas pour le sport…

J’entends à nouveau par les vibrations du Worldwide web une dame et aussi un monsieur plus vif que la moyenne (re-crédit ménager qui compte double) qui voudrait savoir ce que signifie départ au tas ? eh bien ma p’tite dame et le monsieur vif et curieux là caché derrière son ordinateur, là encore, comme son nom l’indique, il s’agit d’une embardée du bateau sous spi provoquée par une rafale de vent ou une vague scélérate qui amène le bateau en travers du vent avec le spi qui claque et couche le bateau sur l’eau à un angle de 60° ou plus ; c’est pas facile d’en sortir et ça peut durer 30 secondes à 1 minutes qui paraissent très très longues ; en soi, ce n’est pas dangereux mais éprouvant pour le barreur qui fait de gros efforts dans des positions acrobatiques (d’où les abdos…) pour ramener le bateau dans l’axe initial, presque vent arrière.


Voilà le programme de la soirée et peut-être de la nuit, fonction du vent…


Pour terminer, en recevant le classement du soir, on a la confirmation que Beroki a des abdos d’aciers pour allumer comme ils le font, bravo et que roulez jeunesse sont des artistes par ce vent sous spi car leur bateau est le plus rapide de la flotte : il nous est passé devant ce matin comme un avion ; quand à nous, on a géré l’équipage mais on s’y remet pour la dernière nuit complète puisque l’arrivée est programmée en milieu de nuit prochaine…


Loïc pour Henri et Cœur de Chauffe

Surf nocturne

On comptera les bouses à la fin de la foire.

Le tuyau de Monsieur fichier météo s’est révélé un peu percé : au vu des résultats de la nuit, on s’est pris une belle gamelle : plus de 12 miles perdus en 12 heures sur la flotte à l’ouest, notamment nos amis mais concurrents de Beroki … (vous savez, Arnaud … le gars sympa qui a failli jouer chez les Blacks mais comme il avait pas les abdos, ils l’ont mis à couper du jambon à la mi-temps, ce qui lui a valu d’être transféré de Toulouse dans les Landes où un jour qu’il buvait une bière au comptoir, il a rencontré un sponsor basque appelé Béroki qui roule en Mitsubishi et lui a payé son jambon pour courir la Transquadra …euh… enfin, ca devient un peu confus, pardonnez-moi, mais si seulement ils étaient derrière nous on serait plus rigoureux avec les faits… Pardon Arnaud et Monsieur Beroki, je vous promets que si vous repassez derrière, je dirai plein de bien de vous et du jambon de la Mitsubishi black qui vient de Toulouse sans passer au comptoir).

… pffff, déjà ça va mieux !

Donc, nous pensions avoir plus de vent qu’eux à terre au vu des fichiers, apparemment c’est le contraire qui s’est produit, et ca se paye cash ! Par contre derrière nous, Pétole est tombée et le passage à niveau s’est refermé au cap Finisterre devant le reste du peloton.


En même temps, pour continuer d’espérer un retour, on peut parier tout de même sur un léger différentiel de vent à notre avantage sur la route est que nous avons choisie pour le reste de la descente vers Madère : un peu aléatoire mais pourquoi pas, on comptera les bouses à la fin de la foire…


Depuis ce matin, le vent oscille entre 13 et 22 nœuds et depuis 1 heure, 25 nœuds ; là ça devient plutôt intéressant pour faire déjauger et planer la carène dessinée pour cela, pourvu que ça dure, ca va alors être un peu sportif, mais on aime ca et on a de meilleurs abdos que Béroki (surtout Henri d’ailleurs) !


Sinon, nous avons eu droit à un petit échange avec un navire des gardes-côtes portugais qui nous ont demandé d’infléchir notre route au passage d’un bateau câblier probablement qui traînait des câbles derrière lui : «go one four zero » qu’il nous dit à la vhf ! Muito bom j’ai failli répondre, mais j’ai pas voulu trop frimer… il est bien lui dans son canot à moteur, facile à dire, mais empanner à ce moment là par 20 nœud, nous n’étions pas trop motivés, au final, il s’est contenté de 10 degrés de barre pendant 20 minutes et a disparu comme il était arrivé…


Quelques surfs à 14, 7 nœuds en fin d’après midi par 28 nœuds de vent, sympa, le spi lourd est préparé pour la nuit, mais ça faibli à nouveau, on va probablement laisser le médium… et puis non, la barre des 20 nœuds de vent étant passée régulièrement, nous lançons la manœuvre d’échange de spi en lainant le spi lourd pour faciliter son hissage par plus de 20 nœuds : 20 bonnes minutes de manœuvre pour terminer en nage dans le ciré, mais ça c’est fait : spi lourd installé pour la nuit avec son génois belge…


Ah, et j’entends une petite dame derrière les tuyaux du web qui se demande ce que c’est un génois belge, non ? les mecs aussi d’ailleurs, mais ils pensent moins vite que les dames… (ça, c’est pas cher et ça rapporte pas mal en crédit de tâches ménagères) . Et bien un génois belge, comme vous vous en doutez tous, c’est un génois qui n’est pas totalement fini : la voilerie, a bien commencé le boulot avec un point d’amure, d’écoute et de drisse, mais au milieu, ils ont voulu faire des économies de tissu et ils ont mis des trous partout, et même plus que des trous, ils ont remplacé le tissus par des lanières… pas fini, donc belge ! et à quoi ça sert ? (sinon Cf. le fameux lexique pour les Nuls gentiment mis à disposition par Henri).

Attention, tout a une utilité, même les belges (la bière et les frites tout de même !) ; donc le génois belge se hisse avec un spi pour empêcher celui-ci de s’enrouler autour du mat en cas de déventement, l’absence de tissus évite le déventement du spi… pas si cons les belges, une fois !

Donc prêt pour la nuit, et avant de manger, Henri me propose de regarder le classement reçu à 9H : pas de bouleversement, on est 12ème mais un détail très sympa : on a repris 4 miles en 12 heures à Beroki ; c’est beaucoup et ça signifie que l’on a plus de vent qu’eux probablement… si on continue la-dessus dans les prochaines 24 heures, nous aurons rattrapé notre retard…

Good, good !

Et pour finir la journée, nous sommes dérangé dans notre analyse du classement par un départ au lof : effectivement le vent est monté à plus de 25 nœuds et nous commençons à enchaîner les surfs à 13-15 nœuds sous spi lourd sur la petite houle qui s’est bien formée et hop là un 18 nœuds de claqué… une belle nuit de surf non-stop en prévision … ça va être physique mais le jeu en vaut la chandelle Il faut que j’aille aider Henri.

Bonne nuit et demain, on comptera déjà quelques bouses.


Bonne nuit

Loïc pour Henri et Cœur de Chauffe

jeudi 14 juillet 2011

Pour Riri & Lolo : Fête Nat !

Mes P'tits loups de mer,

Vous vous extasiez devant les dauphins et bien nous aujourd'hui on s'extasie devant ça :



Et pour Loïc, voici un Haka réglé comme du papier millimétré :


Tenez bon la barre !

Besos.

Eléonore

Mercredi .... journée des enfants

J’ai du me faire une petite violence pour m’arracher à l’instant du magnifique spectacle de cette belle nuit de pleine lune, ciel étoilé, bateau sous spi par 15 nœuds de vent qui glisse tranquillement à 8 nœuds sur une mer plate, un petit surf de temps en temps à 9 nœuds sans forcer, et au loin les lumières de la cote défilent lentement, de cap en cap… il ne manque plus que la compagnie d’une troupe de dauphins en mal de présence humaine et … hop, les voilà qui se pointent pour jouer avec les vagues d’étraves pour repartir on ne sait où l’instant d’après… de belles sensations donc et beaucoup de plaisir à naviguer dans ces conditions !

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas ; après hier qui fut plutôt « lundi au boulot ou maman j’ai vomi», ce fut plutôt « mercredi c’est vacances et papa un bisou » : belle mer, soleil, spectacle de la cote du cap Finisterre, dauphins, coucher de soleil et nuit magnifique.

OK, on va s’arrêter là car j’entends déjà les commentaires d’Eléonore : «et les gars, ce n’est pas le moment de profiter du spectacle, vous n’êtes pas là pour faire de la poésie, on vous demande d’attaquer pour la gagner cette course, allez, au taf et que ça saute, on veut des résultats ! »
Pas facile la chef du blog ! On ne peut pas se permettre de raconter n’importe quoi, faute de s’en prendre une au prochain mail ! Tout ça pour nous motiver, soi-disant !

Donc, faire plaisir à Madame, il faut un peu parler de la course, allons-y :
Après une nuit encore agitée à 20-25 nœuds au 90, lorsqu’Henri se lève au petit matin pour prendre le relais et que je me prépare à me coucher, il me dit « ça serait bien de mettre le code 5 » ; j’aime bien quand Henri me parle comme ça : déjà le mot magique « code 5 » et puis le « ca serait bien » mon petit cerveau délicat et susceptible l’accepte plutôt assez bien, même avant dodo, donc je réponds : «Ok Henri, c’est parti ! ».
Après quelques péripéties de drisses mal rangées qui nous font perdre une peu de temps, c’est envoyé, « magic code five » à nouveau à poste, ça, c’est une journée qui commence bien et moi je vais me coucher!
Au lever, quand je sors, Henri me dit « ça change hein ? »
Moi ; « quoi ? »
Lui : « le soleil, ça change d’hier »
Moi : « oui, ça change »
Lui : « bon, le vent baisse et adonne, ca serait bien de remplacer le code 5 par le spi »
Moi , intérieurement : « d’accord il fait beau, mais tu touches pas à mon code 5 »
Moi : « tu permets que je mange Henri et puis on va attendre un peu pour voir si le vent se stabilise »
Lui : « pas de problème »
Il est trop fort Henri, mais j’abrège sinon je vais passer la nuit à vous raconter notre journée…

Donc spi, le vent mollit sous 10 nœuds, c’est pas notre tasse de thé,, on s’approche du cap Finistère, on aperçoit quelques bateaux venant de l’option nord, on se fait rattraper par Dare-dare qui file à une vitesse incroyable près de la cote, mais après avoir essayé son vent, on constate qu’il va simplement plus vite que nous avec le même vent de 8 nœuds!

Et vient le choix de la route à suivre pour le suite du parcours vers Madère : quasiment toute nos concurrents font le choix de s’éloigner de la cote ; sur nos fichier météos, on distingue un couloir de vent près de la cote plus au sud ; mais ce couloir descend dans le temps, il faut donc se dépêcher de le prendre sauf à rester plus longtemps en zone calme ; on choisit donc cette option « à terre », faisant le pari d’avoir plus de vent que les autres pendant la nuit : les premières heures de la nuit nous donnent un vent un peu moins fort que celui attendu, entre 12 et 15 nœud, donc un peu décevant… reste à savoir ce que les autres auront eu plus à l’ouest ; nos fichiers météos nous disent moins, à suivre, avec les résultat du classement au petit matin…

Le marchand de sable va passer avec son escorte de dauphins et la lune commence à descendre, Henri est à poste, je vais vous laisser pour les rejoindre…

Loïc pour Henri et Cœur de chauffe

mercredi 13 juillet 2011

A donf sur le Cap Finisterre

Amis de la nuit bonne nuit,

Un petit topo avant de faire un petit dodo...

Après une 1ère nuit plutôt calme sous spi, le vent forcit à 20 nœuds et refuse au matin, ce qui commence nous écarter de la route directe. Toujours 3 bateaux autour : Samysam qui nous a rattrapé et Passade4 légèrement devant.


On décide donc d'affaler le spi pour envoyer à nouveau notre « magic code five » ; du coup, autour, tout le monde fait de même mais sans remettre de genaker, ce qui va faire notre affaire à nouveau, après 2 heures à cette allure, Samysam est loin derrière et Passade4 a nouveau repassé, yes !


Mais le vent continue de forcir à 25 nœuds et ça devient limite pour « magic code five » ; inutile de prendre d'insister, on renvoit le génois qui nous tient à bonne vitesse au-dessus de 8 nœuds.



Et là, on décide d'appliquer la fameuse devise du VTT Falleronais aménagée sports nautiques: "la matin pour le bateau, le midi pour l'apéro"; un petit saucisson-pastis pour entretenir le moral et ensuite on enchaîne sur un sandwich au jambon de pays offert gentiment par Arnaud juste avant le départ (vous savez, le landais sympa qui ressemble à Byron sans les épaules et les cuisses mais avec le durillon de comptoir XL-souple) ; et là je dis merci à Arnaud et bravo au charcutier landais qui a produit ce jambon : un régal donc avant de passer à un taboulé "salade océane" quasi immangeable ! Les poissons apprécieront peut-être ... mauvais choix mais difficile de tous les goûter avant...



Le reste de la journée est dans la continuité : 25 nœuds bien établi avec certains passages jusqu'à 30 nœuds et rafale à 35, à 90 degré du vent sous génois, on file à presque 9 nœuds, c'est plutôt bon pour nous car c'est l'allure et les conditions idéales du bateau que nous aimons aussi.


Seul le soleil manque à l'appel: couvert et horizon bas mais pas de pluie comme la nuit dernière où on s'est fait rincer jusqu'aux os.


Riton et moi nous relayons environ toutes les 3 heures pour aller dormir, le rythme s'installe peu à peu... la fin de journée est un peu nauséeuse car ça bouge fort et Riton saute son repas : hachis Parmentier lyophilisé, pas de la gastronomie mais ça cale !


On reçoit le classement du soir qui nous met 12ème : pas mal, les A35 sont devant ce qui est normal, le A31 Victoria de Jesus (pas celui qui marche sur l'eau, non celui-là il a un bateau et il est espagnol) tire bien sous épingle du jeu et nous talonnons nos amis de Beroki (vous savez Arnaud celui qui ressemble à ... all black... durillon de comptoir... jambon ...) ; au passage du cap Finisterre, on y verra plus clair !


"Le marin se distingue par son aptitude à pratiquer la sieste à toute heure, en tous lieux, par tous les temps. Car ce qui est pris n'est plus à prendre."


Rendez-vous dans quelques heures...


Loïc pour Henri et Cœur de Chauffe

mardi 12 juillet 2011

J 1

Voici un premier compte-rendu du départ (de Loïc) - vous aurez tous reconnu sa verve !


Matinée particulière mais sympa : beau temps, tout est prêt, pas de panique dans l'air, derniers messages aux amis ou aux familles, on n'ose pas croire que le moment du départ est venu, après plus de 2 ans de préparation.


Chacun choisit son maillot : Riton respecte le protocole en enfilant sa chemisette Transquadra, quant à moi j'opte pour le maillot des blacks offert pas notre ami concessionnaire néo-zélandais Gary juste avant qu'on les sorte de la dernière coupe du monde (grand moment !) ; ça me donne l'occasion de faire un petit haka pour se mettre en jambe à l'attention de nos amis de Béroki devant Arnaud qui ressemble beaucoup à Byron Keleher, demi de mêlée black toulousain ; enfin, il a la gueule de Keleher, sans les épaules et les cuisses XXXL, mais avec un petit durillon de comptoir landais format XL-souple; très sympa Arnaud, mais pas trop impressionné par mon haka.



Juste un peu de stress collectif en attendant de vérifier que nos "potes" éclusiers vont bien ouvrir leurs portes à l'heure prévue: YES !



A 12H50, les portes font mouvement et nous larguons les amarres direction la grande écluse où vont se loger une cinquantaine de bateaux au milieu des familles et aussi organisateurs, badauds du lundi (? - au soleil...) ou juilletistes en promenade ; c'est sympa, un merci-hourra collectif pour Martine, la très patiente secrétaire de l'association qui a géré l'inscription des 107 concurrents.



Une fois faite la levée d'écrou de nos drôles de "potes-matons" éclusiers (d'ailleurs, ça faisait un peu piège à cons - c'était nous les cons - cette drôle de marina entourée de blockhaus fermés à double tour par des éclusiers-tôliers en manque de leur prime patronale...), c'est la délivrance et le rush vers la Loire, direction le Pont de St-Nazaire qui surplombe la ligne de départ. J'en profite pour faire une 2ème haka à l'attention de nos potes de Enki, et je crois que ça leur a fait un peu peur (j'ai bien dit : un peu) ; on ne sait jamais, ça peut marcher...




Une heure après, nous voilà partis, spi hissé, bien placés dans le peloton de tête sur la ligne : bravo Henri ! mais par 10 nœuds de vent à peine, c'est nous qui sommes rapidement à la peine : on se fait passer par une bonne douzaine de bateaux lors de la descente de l'estuaire, mais pas de panique, la météo prévoit du vent plus tard, on attend notre tour... qui vient assez vite finalement, lorsque nous apercevons quelques départs "au tas" devant nous, le vent forcit au-dessus de 20 nœuds et refuse un peu 2 heures après le départ ; ce qui veut dire qu'on se retrouve à 110 degrés d'un vent qui pèse 20 nœuds et plus... et ça, on aime beaucoup et ça s'appelle du ... reaching !



Et c'est qui les rois du reaching? Hein, c'est qui? Bon, pour ceux qui n'ont pas suivi les épisodes précédents (voir Armen Race), normalement, les rois du reaching c'est nous ! Mais bon, des fois on se loupe un peu ; sauf que depuis la dernière fois on a découvert comment utiliser notre arme fatale : le code 5 ; c'est une grande voile d'avant intermédiaire entre le spi et le génois, les maudits anglais appellent cela un "genaker"; et donc maintenant, on sait que les conditions idéales pour notre code 5 c'es t: 110° du vent et plus de 20 nœuds ! Exactement ce qui se présente : 5 minutes plus tard, il est à poste à la place du spi, et roule ma poule, envoie les chevaux ! la cavalerie est lancée, à plus de neuf nœuds, quelques petits surfs à 11 nœuds, 3 heures plus tard, nous voilà revenus sur la tête de la course des doubles et sur un peloton de solo partis devants : good !



Après un lyophilisé "poulet pates et champignons" pas mal, on se paye une petite poursuite avec passade 4 le sprint108 de Xavier Fraud, multiple participant et ancien vainqueur de la Transquadra : avec quelques départs au tas de part et d'autre dans les risée à 26 nœuds, on finit par le grignoter, mais je vais me coucher et laisse à Henri le soin de "finir le travail", ce qu'il fait effectivement.



Deux heures après, Henri me réveille car le vent a baissé et adonné, ce qui nécessite de renvoyer le spi à la place du code 5 : fini le reaching, on va arrêter de flamber mais bon, il en faut pour tout le monde, on est partageurs !



Après une manœuvre un peu laborieuse, un spi enroulé autour de l'écoute pour je ne sais quelle raison, on l'envoie enfin après s'être faits repasser par Passade 4 ; OK, mais c'est reparti, et le sprint108 est bientôt à notre hauteur ; par contre le vent plus faible profite à Samysam, JPK960 qui revient derrière, dommage ! on patientera jusqu'à la prochaine séquence à plus de 20 nœuds...



Je vais reprendre ma veille même si ça reste calme, on ne sait jamais, il y a du monde sur l'eau...



A+



Loïc pour Henri et Cœur de Chauffe



Le Départ







Chacun cherche son Spi