mardi 1 février 2022

A gauche pour voir ⬅️


Matinée sous solent tangonné, 25 a 30 nœuds de vent, pointes a 32/33, le bateau est stable sur sa route malgré une houle de vent qui se lève, un peu désordonnée.
On hésite à renvoyer un spi, notre plus petit, mais on choisit finalement le statu quo,  la prudence contre la vitesse.
Les souvenirs sportifs de la nuit précédente ont laissé quelques traces qui pèsent plus que l'adrénaline de la compétition.
Les routages météo du matin confirment plutôt la route nord qui contourne en fin de semaine une zone de calme créée par une dépression qui barre la route directe.
La route nord est plus longue mais plus venteuse.
La route directe possède un tronçon de calmes plus long.
Une incertitude demeure sur l'évolution possible de la dépression dans une semaine, mais les 2 modèles météo utilisés, l'américain et l'européen, commencent à converger sur ce point.
On choisit finalement d'empanner (changer de bord en vent arrière) vers la gauche pour se rapprocher du sud afin d'être en mesure de saisir une ouverture sur la route directe qui se présenterait sur les fichiers météo du lendemain matin.
Si l'ouverture se présente on continuera vers le sud, sinon on empannera sur la droite pour reprendre la route nord.

Héla, incident au moment de l'empennage : le mousqueton de la drisse (cordage qui permet de hisser la voile) du solent s'ouvre sans prévenir, le solent est récupéré mais la drisse reste désespérément inaccessible en tête de mat... La tuile.
Une drisse en moins et un cordage encombrant en tête de mat...
Après quelques tentatives pour la faire descendre en utilisant une autre drisse, on repart dans la même configuration avec une drisse de spi pour le tangon et la balancine du tangon comme drisse de solent.
Mais cette configuration n'est pas saine et nous gênera pour la suite.
Elle nous incite à ne pas renvoyer de spi car la drisse restée en haut de mât pourrait occasionner quelques soucis... Rien de pire par exemple qu'un spi coincé avec sa drisse en tête de mat...
Seule solution: temporiser et attendre le prochain tronçon de calme pour monter la récupérer en haut du mât... Sportif aussi, même avec une chaise, car en mer les mouvements du bateau sont très amplifiés en tête de mât. Mieux vaut avoir l'estomac bien accroché.

Fin de journée et nuit dans la même configuration de vent et de gréement.

Ce matin les fichiers météo confirment qu'il existe encore une option route directe possible.
Nous allons la tenter.
Elle nous offrira un moment de calme dès demain pour aller récupérer notre drisse.

Attention de ne pas trop se fier classement qui est plutôt flatteur pour Sailgrib/Cœur de Chauffe.
Le fait d'avoir commencé à descendre par la route directe nous positionne favorablement par rapport aux concurrents de la route nord qui font un détour et misent sur la vitesse pour repasser devant en fin de semaine.
Sauf, si les dernières incertitudes de l'évolution météo jouent en notre faveur.
A suivre donc, il faut toujours attendre la fin de la foire pour compter les bourses...

Loïc et Henri pour Cœur de Chauffe


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Envoyé de mon appareil Android avec Courriel K-9 Mail. Veuillez excuser ma brièveté.

lundi 31 janvier 2022

Un p’tit tour de manège pour se remettre en jambe



Soyons honnêtes, la première journée très  calme avec des vents de moins de 15 noeuds nous a permis de tester nos capacités de récupération par plage de 3 heures dans tous les modes: fin d'après midi, début de soirée, nuit profonde, pré-apero, sieste digestive ou pré-digestive.
On vous confirme que de ce côté là, tout va bien, le mode récup fonctionne parfaitement pour les 2 équipiers et avec 11 h de sommeil sur une journée, ils leur est resté 2 heures ensemble pour les 2 repas et le traditionnel apéro quotidien.
On ne sait jamais, faire le plein de sommeil quand c'est calme peut être utile pour la suite.
Et côté repas, vous pouvez leur faire confiance, la préparation a été a la hauteur du reste avec un repas chaud apertisé de bon niveau pour le soir et les salades fraîches et variées préparées par Loïc durant un atelier cuisine qui a occupé l'après-midi de la veille du  départ.
En mode "pépère et touriste font du bateau", nos deux amis consacrent quelques petites manœuvre a Cœur de Chauffe entre apéro, sieste, gueuleton, rototo et tisane du soir.
La soirée s'annonçait tranquille avec une prévision de vent a 20 noeuds pour le début de nuit, crescendo pour les 48 heures suivantes, rien de méchant, le spi était en place sur le bon bord, Éole pouvait faire monter le son tranquillement... La routine quoi !




Et oui, mais comme ceux qui les suivent depuis un certain temps le savent, ça ne se passe jamais tout à fait comme prévu...
Fin d'après midi: les 20 noeuds de vent sont  dépassés.
Début de soirée : 25 noeuds, en sortie de sieste tardive d'Henri, décision prise à la tombée de la nuit de remplacer le spi medium le plus léger par le spi lourd moins grand et plus costaud.
Un poil trop tard, car de nuit la manœuvre est moins simple mais cependant réalisée avant nos camarades de jeu alentours qui s'y colleront plus tard.
Après une rougail saucisses pour se remettre de l'effort, ça monte encore, 26, 27, 28 noeuds.
Le pilote automatique nke, Nick pour son petit nom, a du mal à maîtriser, il faut barrer.
A tour de rôle donc en changeant à chaque heure, c'est parti pour des surf endiablés, le vent monte a 30 noeuds par moments, rafales a 33 noeuds, Cœur de Chauffe trace son sillon au milieu des geysers d'eau, enfourne par moments malgré tous les poids décentrés sur l'arrière, quelques départs au tas plus ou moins bien maîtrisés.
Grosse concentration à la barre car en pleine nuit les repères visuels n'existent plus.
Pas de lune malgré un ciel dégagé, la nuit est noire.
Un oeil rivé sur le cadran de pied de mat indiquant l'angle du vent à garder entre 160 et 150.
 Sous les 150, risque de départ au lof lors d'une risée à 30 noeuds, bateau couché par le vent et l'homme à la barre debout agrippé à sa filière tire désespérément sur la barre pour remettre le bateau sur sa route.
Au dessus des 160, risque de départ a l'abattée, casse bateau car le tangon vient se planter dans l'eau avec le spi, difficile à en sortir et accessoirement le barreur se retrouve sous l'eau quelques secondes.
Physiquement, le corps ne fait qu'un avec le bateau, tout en tension et souplesse si possible, un bras pour le bonhomme, un bras pour la barre qu'il est obligé de secouer régulièrement pour éviter embardées et départs au tas.
Autour, les allures des concurrents visibles à l'AIS semblent montrer que la plupart ont affalé leur spi.
Nous engrangeons les pointes de vitesse a 13 puis 14 noeuds sans houle formée.
Avec une belle houle, au surf, le record de 18 noeuds de pointe de coeur de chauffe serait à portée.
La moyenne s'établit à presque 11 noeuds sur 4 heures, peut-être un record de battu de cette manière.
Pas de quart ni repos pour cette nuit, on profite du sommeil récupéré la veille pour engranger les miles tous les deux sur le pont ou à la table à carte pour surveiller les risques de collisions avec un concurrent ou un cargo de passage. Nous aurons les deux cette nuit, dont un concurrent que nous croisons a 100 m de son arrière, trop occupé a essayer d'affaler son spi coincé en cocotte autour de l'étai.
Vers trois heures du matin, Loïc évite de justesse un départ a l'abattée.
Alors qu'Henri s'apprête à prendre le relais, échange entre les 2 matelots : stop ou encore ? on engrange les gains ou on en remet un coup ? Consensus rapide entre les deux compères : on engrange, ça serait dommage de perdre tout le bénéfice sur une casse ou une perte de spi si tôt dans la course.
C'est parti, affalage du spi, en vrac, il ressort mouillé, 2eme de la journée.
Remise en état du pont, attaché de nuit a l'avant, c'est éreintant. 
Retour au cockpit, rangement des bouts, retour au carré, pliage du spi.
On décide de tangonner le solent (petite voile d'avant) à l'avant pour gagner en stabilité et vitesse et ca marche: moyenne à 8 noeuds, pointes à 11 et le pilote assuré sans nous.

Repos enfin, gros dodo, fin de partie pour cette fois ci.

Pour le classement ça devrait se connaître...

Loïc et Henri pour Cœur de Chauffe


dimanche 30 janvier 2022

C'est (re)parti !

 

Et hop là, c'est reparti pour une nouvelle grande traversée, 10 ans après nous y revoilà !

L'émotion un peu fébrile de la "toutoute première fois🎵, toutoute première fois🎵...", bref vous voyez ce que je veux dire, a laissé place à l'impatience de rentrer vraiment dedans pour vivre une nouvelle aventure dont le scénario reste à écrire.
Plus serein aussi, Cœur de Chauffe connait la route, quoique... On y reviendra.
Et puis Henri lui connait son affaire par cœur, la préparation a été rondement menée, anticipée, pas de découverte de dernière minute, donc Loïc a pu encore arriver en touriste tranquille au dernier moment, de Casablanca cette fois ci, la dernière fois, c'était de Rio.
No stress donc, juste très heureux d'être a nouveau là ensemble pour se faire plaisir sur l'eau et jouer notre petite et modeste partition dans la compétition qui s'engage, et oui ça reste une course et une fois sur l'eau on se prend toujours au jeu..

Alors, justement, c'est quoi le programme de la compèt cette fois ci ?
Le sujet principal des jours qui précèdent un départ c'est bien sûr la météo et dans la marine a voile, le vent : à quelle sauce Éole nous mangera-t-il?

Depuis quelques jours nos navigateurs font tourner leurd modèles météo et routages pour étudier les options de navigation possibles et tenter d'anticiper l'évaluation des choix de route qui vont se présenter.
En temps normal sur ce parcours, la question qui se pose en début de course est de trouver le chemin le plus rapide qui mène aux alizés tropicaux du sud en principe bien établis à cette saison.

Ces vents portants dans le sens est-ouest sont très recherchés par nos concurrents qui rêvent de surf débridés sous spi par 25 noeuds de vent en chevauchant des engins aux carènes conçues pour cela.
Et ben, cette fois-ci, pouet-pouet, il semble que la machine alizés soit un peu abîmée... Ah ben mince alors, et pourquoi eh?
Les mystères de la météo dans des temps où les phénomènes atypiques se multiplient..
Donc, résultats des courses, ça va être l'inverse de d'habitude : pas de choix au départ, on doit filer vers le nord d'abord pour échapper à 2 dépressions égarées sur notre chemin qui vont nous siphoner nos gradients de vent.
Et après ça, si on échappe aux molles... Comment dire, c'est un peu l'histoire du gamin monté dans l'arbre qui ne sait plus comment descendre... La situation météo est un vrai labyrinthe rempli de cul de sac... La recherche d'un chemin pour descendre dans le sud va être trèèès compliquée et surtout imprévisible jusqu'au dernier moment lorsque la réalité météo de la 2eme semaine se sera décantée.
D'ici là, les bon choix seront ceux qui nous laisserons le plus de portes ouvertes en évitant les molles et les cul de sac..
Ça promet du suspense et des retournements.

Quand à la première journée, bon départ pour Cœur de Chauffe, bon timing pour le contournement de Madère, assez mou cette nuit cependant, mais nous sommes correctement positionnés sur la route optimale.

Le classement a ce stade ne veut pas dire grand chose car il mesure la distance a l'arrivée sur une ligne droite alors que le chemin le plus court est une courbe qui part vers le haut, donc les premiers peuvent être les derniers...

Loïc pour Cœur de Chauffe

First news


Petit temps très mou cette nuit, ça va mieux maintenant, on a 15 nœuds de l'Est.



Henri & Loïc (Coeur de Chauffe)

samedi 29 janvier 2022

Chaud bouillant à la bouée de dégagement


 

TRES BON DEPART

 

 









READY !