lundi 31 janvier 2022

Un p’tit tour de manège pour se remettre en jambe



Soyons honnêtes, la première journée très  calme avec des vents de moins de 15 noeuds nous a permis de tester nos capacités de récupération par plage de 3 heures dans tous les modes: fin d'après midi, début de soirée, nuit profonde, pré-apero, sieste digestive ou pré-digestive.
On vous confirme que de ce côté là, tout va bien, le mode récup fonctionne parfaitement pour les 2 équipiers et avec 11 h de sommeil sur une journée, ils leur est resté 2 heures ensemble pour les 2 repas et le traditionnel apéro quotidien.
On ne sait jamais, faire le plein de sommeil quand c'est calme peut être utile pour la suite.
Et côté repas, vous pouvez leur faire confiance, la préparation a été a la hauteur du reste avec un repas chaud apertisé de bon niveau pour le soir et les salades fraîches et variées préparées par Loïc durant un atelier cuisine qui a occupé l'après-midi de la veille du  départ.
En mode "pépère et touriste font du bateau", nos deux amis consacrent quelques petites manœuvre a Cœur de Chauffe entre apéro, sieste, gueuleton, rototo et tisane du soir.
La soirée s'annonçait tranquille avec une prévision de vent a 20 noeuds pour le début de nuit, crescendo pour les 48 heures suivantes, rien de méchant, le spi était en place sur le bon bord, Éole pouvait faire monter le son tranquillement... La routine quoi !




Et oui, mais comme ceux qui les suivent depuis un certain temps le savent, ça ne se passe jamais tout à fait comme prévu...
Fin d'après midi: les 20 noeuds de vent sont  dépassés.
Début de soirée : 25 noeuds, en sortie de sieste tardive d'Henri, décision prise à la tombée de la nuit de remplacer le spi medium le plus léger par le spi lourd moins grand et plus costaud.
Un poil trop tard, car de nuit la manœuvre est moins simple mais cependant réalisée avant nos camarades de jeu alentours qui s'y colleront plus tard.
Après une rougail saucisses pour se remettre de l'effort, ça monte encore, 26, 27, 28 noeuds.
Le pilote automatique nke, Nick pour son petit nom, a du mal à maîtriser, il faut barrer.
A tour de rôle donc en changeant à chaque heure, c'est parti pour des surf endiablés, le vent monte a 30 noeuds par moments, rafales a 33 noeuds, Cœur de Chauffe trace son sillon au milieu des geysers d'eau, enfourne par moments malgré tous les poids décentrés sur l'arrière, quelques départs au tas plus ou moins bien maîtrisés.
Grosse concentration à la barre car en pleine nuit les repères visuels n'existent plus.
Pas de lune malgré un ciel dégagé, la nuit est noire.
Un oeil rivé sur le cadran de pied de mat indiquant l'angle du vent à garder entre 160 et 150.
 Sous les 150, risque de départ au lof lors d'une risée à 30 noeuds, bateau couché par le vent et l'homme à la barre debout agrippé à sa filière tire désespérément sur la barre pour remettre le bateau sur sa route.
Au dessus des 160, risque de départ a l'abattée, casse bateau car le tangon vient se planter dans l'eau avec le spi, difficile à en sortir et accessoirement le barreur se retrouve sous l'eau quelques secondes.
Physiquement, le corps ne fait qu'un avec le bateau, tout en tension et souplesse si possible, un bras pour le bonhomme, un bras pour la barre qu'il est obligé de secouer régulièrement pour éviter embardées et départs au tas.
Autour, les allures des concurrents visibles à l'AIS semblent montrer que la plupart ont affalé leur spi.
Nous engrangeons les pointes de vitesse a 13 puis 14 noeuds sans houle formée.
Avec une belle houle, au surf, le record de 18 noeuds de pointe de coeur de chauffe serait à portée.
La moyenne s'établit à presque 11 noeuds sur 4 heures, peut-être un record de battu de cette manière.
Pas de quart ni repos pour cette nuit, on profite du sommeil récupéré la veille pour engranger les miles tous les deux sur le pont ou à la table à carte pour surveiller les risques de collisions avec un concurrent ou un cargo de passage. Nous aurons les deux cette nuit, dont un concurrent que nous croisons a 100 m de son arrière, trop occupé a essayer d'affaler son spi coincé en cocotte autour de l'étai.
Vers trois heures du matin, Loïc évite de justesse un départ a l'abattée.
Alors qu'Henri s'apprête à prendre le relais, échange entre les 2 matelots : stop ou encore ? on engrange les gains ou on en remet un coup ? Consensus rapide entre les deux compères : on engrange, ça serait dommage de perdre tout le bénéfice sur une casse ou une perte de spi si tôt dans la course.
C'est parti, affalage du spi, en vrac, il ressort mouillé, 2eme de la journée.
Remise en état du pont, attaché de nuit a l'avant, c'est éreintant. 
Retour au cockpit, rangement des bouts, retour au carré, pliage du spi.
On décide de tangonner le solent (petite voile d'avant) à l'avant pour gagner en stabilité et vitesse et ca marche: moyenne à 8 noeuds, pointes à 11 et le pilote assuré sans nous.

Repos enfin, gros dodo, fin de partie pour cette fois ci.

Pour le classement ça devrait se connaître...

Loïc et Henri pour Cœur de Chauffe


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