vendredi 11 février 2022

On a cassé la mobilette 🥺

Gros grain en fin de nuit, on le voit arriver, on se prépare à afaler. On pense qu'il est passé à côté. Erreur, le traître revient 10 minutes plus tard sans prévenir avec une rafale à 36 nœuds. 
Affalage raté, spi déchiré puis achevé au couteau. Un morceau est coincé dans le safran tribord, on ne sait pas comment, mais cela ne gêne pas trop pour barrer. 
Après avoir attendu le lever du jour, nous sommes repartis en mode prudent et dégradé, sans spi, avec le foc tangoné.

Henri sur Cœur de Chauffe

Un grain …. de folie 🌊🌧


La situation s'est donc clarifiée, les options tactiques ont rendu leur verdict avec le dernier bord ouest de recentrage plus ou moins important suivant le point de départ.
Effet entonnoir garanti, quasi tout le monde se retrouve sur un couloir de navigation sud-ouest qui mène au sud de la Martinique.

Zoom entonnoir

Très bonne opération pour Coeur de Chauffe qui gagne 3 places dans la manœuvre grâce à un timing d'empannage idéal conjugué à une bascule du vent dans le bon sens.
Et aussi une nouvelle très bonne nuit déjà évoquée agrémentée d'une pointe à plus de 30 nœuds pendant une demi heure et à nouveau bien négociée grâce à notre maintenant bien connu spi "mobylette".

Ça devient routinier notre affaire, le public va finir par se lasser.

Pas d'inquiétude, ça vient.

Justement cet après-midi nous évoquions avec Henri le fait de n'avoir pas encore cette fois ci croisé de grain significatif à négocier. 
A la différence de notre première expérience qui nous avait marquée sur ce plan, notamment une longue journée de folie où nous étions senti dans la position d'une boule de flipper propulsée sans fin d'un grain à l'autre.
Ces derniers jours nous avions révisé les cours de maître Bernot, Monsieur météo course au large de référence qui coache le groupe d'entraînement de La Rochelle sur le sujet.
Identifier la forme du nuage, en enclume ou aplati, la proximité de sa base avec la surface de l'eau, pour en connaître les effets sur les modifications du vent en force et en direction, à quel endroit... 
Fin d'après-midi, nous distinguons une masse nuageuse qui ressemble à un gros grain se dirigeant vers nous. 
Toujours difficile d'évaluer la trajectoire relative car orientée à 20 degrés par l'arrière et deux fois plus rapide. 
Nous estimons qu'il devrait frôler notre arrière et nous préparons à profiter de ses accélérations de brise en prenant un ris pour réduire la grand voile, confiants... 
C'est donc reparti pour les accélérations habituelles, jusqu'à 30 nœuds, le bateau part en surf en dégringolant au milieu des gerbes d'écume les toboggans formés par la houle.
Génial, super sensations, le bateau est équilibré, Loïc à la barre prend un plaisir fou à maintenir la trajectoire de Cœur de Chauffe sur ses rails pour éviter le départ au lof (le bateau décrit une courbe qui le ramène en travers du vent) nommé aussi départ au tas, qui coucherait le bateau sur le flanc en travers du vent, gité à 45% voire plus. 
Mais cette fois ci on ne s'arrête pas à 30 nœuds en continu, mais 32, 34 et le coup de grâce à 36 nœuds. 
Le départ au tas est imparable et le bateau se couche à 70%, reste de longue secondes interminables, le spi claque au vent, secoue le gréement, bout de bôme dans l'eau. 
Loïc s'arqueboute sur la barre pour remettre le bateau sur ses rails, rien n'y fait.
Après plusieurs tentatives et Henri ayant réussi à larguer tout ce qui pouvait l'être, Cœur de Chauffe parvient à se relever et reprendre sa trajectoire vent arrière. 
C'est reparti pour une séquence totale de 40 minutes non stop à 12 noeuds de moyenne, pointes à 15 dont un nouveau départ au tas provoqué par l'enfournement de l'avant du bateau qui génère un presque demi tour frein à main sans conséquence... 
La pluie se met à tomber, pas le vent qui continue d'emmener Cœur de Chauffe à un train d'enfer, Henri en profite pour se faire une toilette dans le cockpit de Cœur de Chauffe lancé à vive allure. 
Enfin, la couverture sombre du nuage finit par s'éclaircir et se fissurer, la sortie du grain se profile... 
Le vent baisse franchement à la sortie du grain et change de direction, un calme étrange s'installe, la tension retombe, les muscles se relâchent. 
La griserie créée par la chevauchée fantastique s'évacue petit à petit et chacun reprend ses esprits, l'exaltation et l'adrénaline laissant place au sentiment de s'en être bien tiré sans frais... puis viennent les interrogations sur les limites à poser à la prochaine occasion...

Illustration force du vent pendant le grain


Après deux  empannage et 30 minutes pour sortir de la zone calme de la traîne du grain, Coeur de Chauffe reprend sa trajectoire et se prépare à une nouvelle nuit, pas de grain en vue... 

Un peu de géographie: nous étions jeudi à la hauteur de Cuba et arriverons vendredi à celle de Haïti et des îles vierge, puis l'arc antillais, Saint-Martin, Saint-Barthélemy. Barbuda, Antigua, Saint Kits et Nevis, La Guadeloupe, La Dominique et enfin la Martinique, au sud le Marin, prévu dimanche en début de nuit. 

Plus que 2 nuits en mer avant le ti punch. 🍹

Température de l'air: 25°C
Température de l'eau: 21°C
Distance au Marin: 609 miles

Loïc et Henri pour Coeur de Chauffe 

jeudi 10 février 2022

Strasky et Hutch 🎞

Dans l'espace intersidéral infini, conversation céleste autour de la machine à café de l'openspace inter-galactique nommé Bluesky, sans lien bien sûr avec le nom d'un maintenant célèbre bateau louche conduit par un skipper moustachu presque patibulaire qui fait des documentaires aquatiques sur les poissons volants en Atlantique.

- Mon cher Edmond, quel plaisir de te revoir au bureau ! Leur télétravail c'est bien au début pour avoir le temps de s'occuper de ses étoiles mais rien ne vaut de revoir les collègues pour discuter de vive voix  et en face à face enfin... avec les ondes classiques quoi... la télépathie à force ça me fatigue, c'est un peu vieux jeu je sais mais je préfère toujours les photons et les décibels.
- bien d'accord avec toi très cher Edgard, en plus dans ma galaxie ça part en sucette alors ça me change les idées de refrequenter notre bon vieil openspace et de vrais collègues en chairs et en... Oui enfin tu  vois ce que je veux dire...
- Alors qu'est-ce qu'on a sur le gaz aujourd'hui du côté de l'Atlantique de cette bonne vieille terre chère au grand patron ?
- Une valeur sûre toujours, avec nos imbéciles heureux de la transcrapette, on a un gros foyer de bêtise heureuse pour alimenter les travaux de la commission du big boss.
- Effectivement, et en plus ils recrutent des jeunes maintenant dans le groupe des hystériques de la Rochelle, j'en ai repéré deux qui ressemblent un peu à Starsky et Hutch avec Starsky qui serait aussi grand que Hutch et moins frisé aussi.

A quelques milliards de miles de la machine à café du Bluesky openspace sur JIB...
- Waouh, Jean ! C'est cool cette transat mais bon sang qu'est ce qu'on se fait chier quand on a plus d'emmerde à régler !
- Ouais Bastien, là t'as mis le doigt sur un point sensible mon pote... J'ai halluciné quand on a debarqué dans ce groupe d'entraînement de la Rochelle... Au premier abord, ça ressemble un peu à l'anti-chambre du 3eme âge ce groupe de viocs... mais bon sang, au final, c'est pas vraiment le club des sans-soucis de mon village, waouh ! Quelle imagination pour se créer des emmerdes et en y claquant un pognon de dingue dans la joie et la bonne humeur !
- Et en plus ya des sacrés geeks dans ce putain de groupe, ça envoie lourd côté tek, t'as vu SailGrib bon sang, il envoie du code pépère, son appli c'est une sacré came de ouf, je suis complètement accro, la nuit je me lève pour aller faire des routages en cachette pendant que maman dort.
- là je te suis 5 sur 5, impressionnant, et en plus il a un côté Huggy les bons tuyaux sympa très cool notre voisin de ponton
- par contre y en a d'autres, un peu chelous non ? Ose je trouve qu'ils se la pètent un peu, il faut qu'on les nique sur cette course !
- ben oui mais c'est le slogan pour leur sponsor ça, ils disent qu'ils vont tout péter, le problème ça sera d'éviter de tout péter sur leur bateau, et ça à mon avis c'est pas gagné...
- mais ils sont sympa, moi j'aime bien Tangui en escale au port, je crois qu'on a des points communs lui et moi...
- oui Bastien j'ai vu a Madère
- euh, on reste discret hein, promis ?
- promis mais je maîtrise pas les autres, fais gaffe à touriste, le pote de pépère, il consigne tout dans un blog, il paraît que ça balance du lourd...
- ah oui c'est vrai ça, ya des rumeurs sur Bluesky, il paraitrait que Gérard monte des vidéos avec Jérôme qui fait Travolta dans la fête du samedi soir sur le pont de Bluesky la nuit avec des flashlight ambiance boîte de nuit, tu vois, genre le New York a Madère.
- oui je vois, restons discret la dessus si tu veux bien... En même temps ils avancent bien, si en plus c'est Saturday night fever toutes les nuits sur Bluesky, ça les regarde...
- Ouais, en attendant, on commence à se faire chier sur cette fin de transat, je crois qu'ils m'ont piqué les viocs, et comme on n'a pas nos PlayStation, t'as pas une idée d'emmerde pour ambiancer un peu la fin de la croisière ?

Oyez oyez 📢📣

 AVIS À NOS LECTEURS 

Notre envoyé spécial - Edwin - part prochainement pour accueillir nos marins à leur arrivée en Martinique : envoyez-nous vos messages d’accueil et de félicitations que nous leur donnerons dès que l’ancre sera jetée.⚓️🌴

A vos claviers ! ⌨️

Merci 🤩

(Laissez un commentaire ou envoyez un email à eleonorechabert@gmail.com ou edwin.gelebart@gmail.com) 


Tous en file indienne ! ⛵️⛵️⛵️


L'arrivée au Marin est prévue dans 4 jours- dimanche 13 au soir et non 14 comme indiqué hier-  pour nous ; à partir du samedi 12 pour les premiers et tout le monde  commence à se préparer à l'atterrissage...
Ca a commencé hier et va s'amplifier cette nuit avec toute la partie est de la flotte qui a mis le clignotant à droite vers l'ouest pour venir aligner son dernier bord sur la pointe sud de la Martinique.
Cœur de Chauffe l'a fait ce matin en empannant.

Du coup, ça va être un peu comme les bouchons de retours de week-end dans les grandes agglomérations, Paris ou Casablanca, au hasard, et tout ce petit monde va se retrouver resserré à la queue leu leu sur un étroit ruban virtuel de navigation pour longer l'arc antillais vers le sud-ouest.


Après avoir occupé un front de 1000 miles de large il y a une semaine en travers de l'Atlantique nord, regroupement général sur une bande de 20 miles...
Allez comprendre quelque chose à la navigation à voile mon brave monsieur ou madame...

Petite tentative:
Le vent actuel est quasiment orienté en direction du Marin, donc évidemment la route directe paraîtrait la plus adaptée pour s'y rendre.
Jusque là tout le monde suit...
Et ben non !
Par vent arrière la plupart des bateaux possèdent un angle mort plus lent et aussi dangereux sous spi d'environ 15 degrés de chaque côté du vent donc 30 voire 40 degrés en tout.
 Il est donc paradoxalement plus rapide de faire des zig zag, une fois a droite, une fois à gauche plutôt que tout droit.
Pour passer d'un bord à l'autre, on procède à un empannage qui consiste à changer la route de 30 à 40 degrés, en faisant passer la grand voile et le spi d'un bord sur l'autre.
Ça a l'air simple mais par 25 noeuds de vent à faire le singe sur la plage avant pour décrocher et basculer le tangon de spi, avec de brefs instants les deux mains prises sur la manœuvre, des fois il manque une troisième main pour s'accrocher au bateau, chaud chaud... Et ça peut aussi se terminer en vrac, souvent avec un spi entouré autour de l'étai avant, on appelle cela un cocotier.
Et quand vous naviguez en solo, respect, la préparation et la réalisation de la manœuvre est particulièrement délicate et peut prendre plus d'une demi heure et surtout vous occuper d'eux heures quand ça dérape, pour finir épuisé devant sa table à carte en se demandant ce qu'on fout là...

Tout ça pour dire que demain une bonne partie de la flotte va effectuer cette manœuvre d'alignement et se regrouper sur le dernier bord et que certains pourront à nouveau naviguer à vue alors que depuis une semaine on aurait tendance à se croire seul sur l'eau, personne à l'horizon soit à 2/3 miles de distance.
Les positions seront alors établies pour l'essentiel et seuls des incidents de course ou des écarts de vitesse sensibles pourront changer la donne.
Par exemple, un spi qui rend l'âme après de trop nombreux départs au tas, ou un écart de vitesse lié au fait que le bateau à déjà perdu tout ses spis précédemment... Ce qui s'appelle ménager, ou pas, sa monture...
Une panne de pilote ou d'instruments électroniques peut aussi être des facteurs de moindre vitesse, équipage fatigué voire... Fâché ! Ne riez pas, ça arrive régulièrement, surtout en fin de parcours et se voit de suite au ponton.

Concernant Cœur de Chauffe, jusque là tout va bien et je n'insiste pas car les marins sont de grands superstitieux...
Certains sont même tenté d'y voir l'influence d'intervenants mystérieux éventuellement missionnés pour gérer à leur manière ce grand bazar qualifié de céleste...

Rendez vous demain même heure pour évaluer de façon plus fiable les positions en vue de l'arrivée et miser sur ceux qui seront encore en capacité de donner un dernier coup de reins pour le sprint final...

... Et alors que je rédige ces lignes, Cœur de Chauffe avance bon train dans une brise qui monte progressivement 26,28,30,31 noeuds.
A l'extérieur Nick, notre pilote NKE gère la situation de main de maître, ses mouvements de corrections se font plus rapides et secs avec l'augmentation de la vitesse qui ne descend plus au dessous des 10 noeuds, atteint les 12 noeuds constants...
Sortie précipitée dans le cockpit pour accompagner Nick au cas où.
La nervosité de Nick a réveillé Henri qui se lève et se prépare à intervenir au cas où.
Le phénomène d'accélération va durer environ 30 mn avant de disparaître comme il est arrivé.
Autour, quelques nuages, un grosse masse nuageuse à bâbord mais le phénomène semble plus large au vu des changements de trajectoires d'autres bateaux à 5 miles de là.
Quelques miles de gagnées sans dommages et sans nécessité d 'affaler car Cœur de Chauffe est toujours équipé de son "spi mobylette" tout terrain qui nous propulse sereinement depuis deux jours en encaissant, imperturbable, les fortes accélération soudaine du vent.
Sans lui nous aurions été obligé d'affaler ou peut-être abîmé un spi plus grand mais moins tolérant, ce qui nous aurait beaucoup ralenti dans les deux cas.
Donc trèèès bonne pioche ce petit spi "Figaro" qui ne paye pas de mine et aussi excellente décision de l'avoir testé et gardé dans ces conditions fluctuantes.

La nuit va encore être longue et peut réserver de nouvelles surprises mais décidément, oui, demain matin on y verra plus clair.

Loïc et Henri pour Coeur de Chauffe

Température de l'air: 24°C
Température de l'eau: 21°C
Distance au Marin : 811 miles

mercredi 9 février 2022

Journée Waouh 😍


Vavavoum ! 🏎
Coeur de Chauffe à mis le turbo les dernières 24 heures pour mener la course à un train d'enfer. 
Entre lundi et mardi 14h CDC à repris du terrain à 27 des 28 bateaux qui le précèdent et à 67 des 70 concurrents encore en course . 
3 places de gagnées en temps réel. 
Et une vitesse moyenne sur 24h qui frise les 9 noeuds. 
L'effet conjugué d'un couloir de vent fort privilégié approchant les 25 noeuds avec l'utilisation de notre spi Figaro tout terrain parfaitement adapté à ces conditions un peu fortes et qui a donc pu être porté sans interruption et zéro incident.



Le premier SunFast 3200 comme lui, L'indien même pas cap, auteur d'une belle trajectoire nord, se rapproche mais reste est encore à 26 miles devant. 
Bel objectif en ligne de mire mais qui paraît difficile à atteindre. 
D'autant que les 24h à venir s'annoncent moins prolifiques voir carrément en retrait. 
L'effet d'un bord de recentrage à tirer mercredi vers l'ouest et qui devrait consommer des places au classement. 
Après, c'est le sprint final direct vers le Marin, arrivée toujours prévue dimanche 14 vers 20h locales, heure du couvre feu sanitaire en vigueur en ce moment Martinique. 
Lundi c'est l'anniversaire 🎉🎂🎈d'Henri, préparez le ti-punch ! 
En attendant, une course à bien finir et si les conditions se durcissent un peu, ça peut faire le jeu de l'équipage et du bateau qui ont toujours su bien profiter en toutes circonstances des nuits fraîches et sportives. 
Let's see... 

Température de l'air: 23°C
Temperature de l'eau: 20°C
Distance au Marin: 1010 miles

Loïc et Henri pour Coeur de Chauffe 

Et si on parlait des solitaires ⛵️🧍‍♂️


Un petit mot sur la course des solitaires. 
Catégorie reine de la course car elle correspond à un vrai défi physique et mental pour ceux qui s'y attaquent. 
Pas d'équiper pour venir en aide quand on est dans le dur face aux éléments. 
Il faut faire face. 
Pas le choix. 
Pas de répit.
Peu de sommeil. 
Respect. 

18 concurrents encore en course dont 9 du groupe d'entraînement de La Rochelle. 
6 abandons pour casse matériel. 

Et 2 extra-terrestres de la course au large, tout 2 vainqueurs chacun de l'une des 2 dernières Transquadra. 
C'est leur première confrontation sur cette course. 
Qui tient ses promesses. 
Ils font partie des plus jeunes Quadra certes, mais incontestablement les plus doués, chacun dans un style très différent. 

Alex Ozon, issu de Royan et membre éminent du groupe de La Rochelle, a gagné la dernière épreuve de 2017 à sa première participation, avec son surprenant bateau rose, un be-bop qui lui collait à la peau et qu'il a su mener à la victoire malgré une avarie de safran en pulverisant le record de distance avec ses adversaires. 
Il court cette année avec le bateau de course le plus récent de Jeanneau le SunFast 3300 , le plus véloce de la flotte lorsqu'il est conduit par Alex. 
Alex est un vrai félin sur son bateau, il fait corps avec lui, toujours en mouvement. 
Maîtrise technique parfaite du geste et du matériel, l'électronique est son domaine et il rend de fiers service au groupe en mettant ses compétences au services des autres avec beaucoup de gentillesse et de simplicité. 
Pas froid aux yeux, il va chercher en permanence les limites de son bateau, à la manœuvre ou à la barre quitte à se faire peur régulièrement. 
Mais toujours en maîtrise et conscient de la limite qu'il va toucher délicatement avec une souplesse de chat. 
Tout en complicité avec son navire à qui il s'adresse comme un pote sans en attendre de réponse, ce qui lui va très bien. 
Physiquement et mentalement au top, véritable pile électrique indechargeable , zéro abus ou pas connus. 
Camarade de jeu agréable quoique très expressif, ambiancieur intarissable, ne comptez pas sur lui pour vous lâcher le crachoir, quand il le tient il le rend rarement... 

Pierrick Penven est un brestois de Brest même, la Bretagne humble et simple, discrète et dure au mal comme son granit, élevé dans une tradition maritime qui fait face à l'Atlantique déchaîné des dépressions d'hiver.
Brestois mais joyeux et ouvert aux autres et aux expériences originales.
D'ailleurs c'est un original, pur sucre. 
Quand Pierrick se pointe dans une course c'est un peu le gars qui débarque avec sa pramme de pêche parce qu'il a vu de la lumière et qu'il voudrait bien trouver des camarades de jeu pour aller faire le con sur l'eau avec les moyens du bord dans des conditions épouvantables. 
Très difficile de deviner le monstre de compétence et de maîtrise qui se cache derrière la gentillesse et l'authenticité de ce camarade de soirée toujours partant. 
Sous le regard malicieux apparaît le petit grin de folie d'un passionné de la mer qui est aussi chercheur océanographe, un côté petit prof curieux de tout qui passe très vite de la théorie à la pratique les mains dedans de chez dedans jusqu'au coude. 
Sa relation avec son bateau et à la navigation est très détachée de l'exploit sportif, tout en complicité solitaire avec son alter ego marin qu'il va embrasser sur la quille à chaque départ de course. Combine enfilée, plouf, bisous mon bateau, hiver, été, bretagne, madère, ni vu ni connu. 
Puissance physique et mentale tranquille, presque dissimulée comme pour tromper son monde, grand bonhomme, cool. 
Pierrick à gagné en 2014 sur son nouveau SunFast 3200 à l'époque avec lequel il recourt cette année, le bateau est un peu dépassé par les nouveautés des chantiers mais les deux se connaissent par cœur et ne lâcheront rien. 

Pour les derniers jours de course, je vous conseille de suivre ces deux là. 
Alex arrivera le premier en temps réel mais la gagne se joue en temps compensé avec un peu de calculs liés au rating des bateaux pour mettre les temps en équivalence de performance. 
Verdict dans un deuxième temps. 
Les retrouvailles des deux à l'arrivée sera intéressante et surtout émouvante. 
Très différents certes mais d'incroyables passion et talents communs à partager.