jeudi 9 février 2012

Arriver à une heure intelligente

Hélas, on approche de l’arrivée, et le compte à rebours a commencé ; on s’inquiète de connaitre le jour prévu d’atterrissage puis l’heure… on compte les jours restants, les nuits, les repas … le nombre de doses de pastis possibles avec le rationnement…

Sur Beroki, on fait l’inventaire des chambres froides et quelque fois ça fait débat :
Arnaud
: «quand même Michel, je trouve qu’on va moins vite cette fois çi, t’as vu ce qu’ils nous mettent Cœur de Chauffe ?»
Michel
: «ouais… mais en même temps, on a mieux mangé cette fois çi, non ?»

Arnaud
: «certes, mais quel rapport avec la vitesse du bateau Michel ? »

Michel
: « ben tu comprends, pour faire toutes les recettes notées par ma grand-mère dans mon petit carnet, faut quand même avoir les bons produits sous la main et … pas facile à stocker tout ça dans les petits rangements qu’on a …»

Arnaud
: « c’est vrai ça, d’où tu les sors tes paniers de légumes, tes os à moelle et tes cotes de vaches … jamais vu où t’avais rangé tout ca ? … tu me cacherais pas quelque chose… ?»

Michel
: « ben, euh… c’est vrai que je t’en ai jamais parlé mais… la seule solution, c’était de mettre tout ça dans un container en remorque … comme avec la caravane de mon grand-père quand grand-mère avait fini les courses avant de partir en vacance… »


Arnaud : « ..tain Michel ! et on lui dit quoi à Monsieur Beroki pour la coupe qu’on devait lui ramener ? »

Donc bientôt l’arrivée, question : à quelle heure ?

J’entends des voix qui s’élèvent parmi les plus remonté(e)s du Fan Club, coté la Rochelle, entre autres : « on s’en moque de l’heure, et la compet alors, nous on veut la 1ère place, un point c’est tout »



A quoi nous répondons : "okay, okay… on est à fond d’accord ? mais soyons réalistes, le podium, c’est plié, arriver devant Beroki sans son container de bouffe et Willy WAOOOUUH avec sa pharmacienne, c’est un bel objectif, on s’y emploie et on fera le maxi pour rester dans le top 10 ; si on y arrive, c’est extra et du gros bonus… okaayyyy ? … ça, c’est fait.

Mais … pour Henri et moi, notre vrai problème c’est qu’on en a un peu assez des arrivées de courses la nuit à des heures pas possibles, dans les marinas désertes de La Rochelle à minuit, Les Sables d’Olonnes à 1 heure du mat, Baiona 7 heures, Pornic 5 heures, Porto Santo 4 heures… toujours bien accueilli mais par des gens qui veillent depuis des heures en se demandant quand ils vont pouvoir aller se coucher…



Donc, on veutune arrivée de jour … à une heure dite « intelligente » … Par exemple…18h avant l’apéro… Les citrons sont découpés, Old Nick (rien à voir avec notre pilote) nous attend. La cote de vache est au frais, le barbecue prêt à être démarréCa c’est aussi notre objectif aujourd’hui, c’est clair ?

On a étudié la question sous tous les angles : nos derniers routages nous donnent une ETA (estimated time of arrival) à minuit dimanche… on doit donc gagner 6 heures et sans le moteur bien sûr !
On va mettre du charbon dans la chaudière la nuit, c’est sûr, mais ça ne suffira pas…



Nous avons besoin aussi que la direction du vent reste au dessus de 90° comme maintenant pour arriver direct sans tirer les bord prévus par les routages avec les prévisions actuelles de direction du vent !

Et qui pourrait nous aider à changer la direction du vent ? … pour ceux qui suivent, bien sûr, le bureau des prières au ministère du « grand bazar céleste » : et là, amis supporters du fan club, nous avons besoin de vous, au boulot, faites vos vœux d’ici dimanche, n’attendez pas la messe, ce sera trop tard et n’abusez pas des apéros, la semaine de boulot n’est pas finie! (… en ménageant la susceptibilité des gars du ministère… on voudrait éviter trop de grains en arrivant…).



Quand pointe le lever du jour et que le vent mollit, on ne peut masquer un petit signe de soulagement pour ce moment de répit qui semble s’annoncer… ensuite journée tranquille, sous les 20 nœuds, grosses siestes, un affalage de spi pour vérifier l’état des écoutes et de la drisse, on soigne les petits bobos matériels sous un beau soleil et on profite de vos messages qui nous sont envoyés par Eléonore… et vient le repas du soir, menu de Monsieur Tailhandier, délicieux et pratique, on recommande ! d’ailleurs, au moment où on commence la dégustation, le vent se lève, petit à petit, au dessus de 20 neuds, raisonnable… on prend nos quarts à tour de rôle et dans la nuit, éole monte en régime, 27, 28, … 30 nœuds établis sur des périodes de 10 minutes qui paraissent un peu longues mais Cœur de Chauffe et Nick assurent et le régime de vitesse monte à 13 nœuds stables… un peu plus de départ autas cette nuit, moins faciles à remettre par moment mais sans soucis malgré tout…


Le jour va bientôt se pointer, il est 6h à TU-3 et je finis de rédiger ces lignes alors Cœur de Chauffe file à 11 nœuds … le bilan devrait être sympa à l’heure des comptes… l’équipage et Cœur de Chauffe ont encore passé un cap… et on reste prudents.


Pour le reste, la nuit dernière fut exceptionnelle avec 12 heures de rushet de surf sans interruption, une moyenne supérieure à 10 nœuds, un peu d’anxiété et de stress au départ, normal, le temps de constater que Nick (rien à voir avec Old) assure comme un chef, que les inévitables départ au tas sont maitrisé sans problème … puis on s’habitue à la vitesse, on acquiert les bons réflexes et au final, ca passe sans encombre.


Ce matin il fait 24.6°C, la lune est pleine et belle, le ciel dégagé commence à s’iriser vers l’est.


Lolo & Riri (pour Coeur qui Chauffe)

Et ça continue, encore et encore .....

POSITIONS A 7 et 11 HEURES :

7ème




Allez, allez Coeur de Chauffe, on double .....



Positions à 15 h : 6ème
ça bouge .... enfin !

mercredi 8 février 2012

Message de 21 h 30

Aujourd'hui, plutôt calme- 20 nœuds d'alizés, on espère que ça va remonter car c'est là qu'on avance plutôt plus vite que les autres.

On commence à regarder notre stratégie d'atterrissage sur la Martinique. Si on va tout droit, on se retrouve aux Grenadines - ce qui serait plutôt cool - mais pas terrible pour notre classement - donc, il va falloir empanner pour "faire de l'Ouest" puis empanner à nouveau en direction de la Martinique.

Le jeu est de bien "timer " ces empannages en fonction des bascules du vent.


Notre ETA est toujours dans la nuit de Dimanche à Lundi, on a gagné quelques heures la nuit dernière. On aimerait arriver en fin d'après-midi dimanche, ce serait plus cool.

Henri (pour Coeur ça Chauffe)
18°00.9N
47°51.1W
27°C

J-6 CORRECTION

7 bougies pour la 7ème place








7 cœurs pour Cœur de Chauffe 3, ça nous réchauffe le cœur!

CLASSEMENT DU 8 (à l'aube : 4 h)

NO COMMENT
juste
Savourons !
Savourez !


aux classements de 11 heures et 15 heures 7ème !

.... et à 19 h, rien ne bouge toujours 7ème !

et la nuit arrive avec une surprise au réveil ? ....

COMME UNE BOULE DE FLIPPER ...

Message du 8 Février
5 heures ("j'ai des frissons ....)

Dans un bureau paysager du ministère du « bazar céleste », deux agents du bureau des punitions discutent :
- «Dis, j’ai deux lascars sur une coque de noix au milieu de l’Atlantique qui suggèrent sur leur blog qu’ils vont arriver reposé au Marin après une Transquadra, prétentieux non ? »
- «Ouais, peut-être… on a vu pire quand même…»
- «On pourrait peut-être les calmer, non ? au moins qu’ils baissent d’un ton dans leur blog … »

C’est alors qu’un voisin du bureau des prières se mêle de la conversation :

- «Et les gars, j’ai déjà un dossier en main sur les deux rigolos en question, le plus fêlé des deux a demandé du vent hier, je lui ai proposé un bon grain des familles célestes, il a dit OK»
- «Okkaayy ! il veut des grains des familles, on va lui en coller, allez, va pour 10 demain , adjugé ! » - «Et… aussi… »
- «Oui ? »
- «J’ai aussi de multiples demande concernant les mêmes lascars, toujours sur du vent dans leur secteur, très peu proviennent des messes du dimanche, mais j’ai un gros contingent de demande exprimées à l’occasion des apéros du même jour… ça vient d’un peu partout :
Paris , New-York ... tiens, les environs de Rio, aussi, bizarre, et… une sacré concentration sur un bled que je découvre, situé dans un pays à vache et qui s’appelle Falleron, t’as entendu parlé toi ? »
- «Ouais, Falleron, ça me dit quelque chose, gros client début Aout à l’occasion d’un rite local qu’ils appellent fête de la vache, ils me font de belles conneries par moment, alors j’ai dû sévir 2 ou 3 fois, mais c’est pas méchant, c’est des bons gars qui aiment bien vivre.. »
- «Je peux donner suite alors pour le vent, en plus des grains des familles ? »
- «Ouais, ouais, vas-y, on va leur en coller du vent, verra bien qui sera le plus reposé dans une semaine… »
- «Dossier suivant… alors… oh ! c’est pas vrai ! encore des gars du secteur de la Transquadra… y a 2 abrutis, un toubib sevré d’amphétamines qui parle tout le temps à sa grand-mère de sa cuisine et un petit black costaud qui boit des bières à 1 euro en mangeant du jambon et les deux balancent des os à moelles en parlant des conneries qu’ils vont faire au Marin avec la Mitsubishi du sponsor… et le bateau a un nom bizarre, euh, berokirikiki… un truc comme ça… hum, faut que je les ai à l’œil ceux-là !»

Pas facile la vie de marin confrontés à la foudre céleste, aux caprices de Poséidon
et de ses sbires… Et donc, effectivement, hier le programme de nuit et de jour a été : grain des familles, puis grain des familles, puis … 10 fois… un par la droite, un par la gauche, un par derrière, 2 en diagonale, puis l’inverse… vents variant de 8 à 32 nœuds, direction variant de 30 degrés tous les ¼ d’heure, douche en option, une fois sur deux… de 0h à 17h… le bateau est devenu une vraie boule de flipper balloté d’un grain à l’autre … Donc on finit la journée rincés au propre comme au figuré !

Et on s’en tire à très bon compte sans casse de matériel après avoir frôlé la correctionnelle et perdre notre spi lourd en début de journée : sur un enchainement : mauvais choix - oubli bête - mauvais réflexe, on s’est retrouvé avec notre spi à moitié à l’eau et le bras coincé dans le safran… après 70 degrés de gite et en s’accrochant, on a tout récupéré et perdu quelques kilos de surplus pondéral… et environ 4 miles de route vers le but !

Résultat de la journée : on gagne encore 2 places pour arriver 8 mais on perd aussi 2 ou 3 miles sur certains de nos poursuivants les plus attardés ; en fait nous sommes 25 bateaux du 6 au 30 à nous tenir en 15 miles, c'est-à-dire rien, alors qu’il reste tout juste 1000 miles à couvrir… une 2ème course commence pour ces 25 et les jeux sont très ouverts, tout peut arriver et pour nous, plus de probabilités de reculer que de progresser !


Faites vos jeux, la roue tourne !

Donc ce soir, début de la 2ème manche : et comme décidé par le bureau des prières nous avons du vent plus qu’il n’en faut : 25 nœuds établis avec pointes à 28-30… et là… il faut avoir un gros cœur… et un très bon pilote !

On a les deux mais alors que la moitié de la nuit est passée, on se dit par moment qu’une petite pause serait la bienvenue dans le programme de la lessiveuse… c’est le grand 8 de la Foire du Trône pendant 8 heures au lieu de 10mn, sans les odeurs de Barbapapa ni la vue du periph ! Des poissons volants atterrissent de temps en temps sur le pont … un départ au tas, vite remis, pour l’instant ça passe mais on serre les fesses pour que le matériel tienne le coup ! (si vous pouvez déclencher quelques vœux sur le sujet auprès du bureau des prières, messes, apéros, ce qui vous arrange… mais je me doute !).

A suivre donc, dans le classement du matin, là encore ça doit se connaitre… on devrait pouvoir distinguer ceux qui ont envoyé franchement, Beroki en fera forcément partie avec ou sans os !

Une petite pensée pour nos camarades solitaires pour qui c’est beaucoup plus compliqué et un coup de chapeau à Jean-François qui fait un super parcours sur Festa : seul sur le même bateau, un Sunfast3200, il est à 20 miles devant nous après 10 jours de course : mais comment fait-il ?

En tout cas, il est idéalement placé pour le sprint final.

A 4 heures du matin, il fait 25°C et on aimerait bien aller se coucher!

Lolo et Riri (pour Coeur qui Chauffe)

J-6

8 Bougies pour la 8ème place










Bravo aux marins...et à Cœur de Chauffe 3