Un blog qui réchauffe - contre mauvaise fortune de mer bon coeur

Désolé pour le retard lié à une mauvaise fortune de mer, rien de grave mais du retard de pris...

Toujours et encore au ministère du grand bazar céleste, dans le même bureau paysager situé dans un éden improbable non répertorié dans Google, l’agent Georges du bureau des prières s’esclaffe derrière son ordinateur :
« Ah les cons ! Qu’est-ce qu’ils vont pas inventer ! »
Le chef de Georges, Edgar s’enquiert :
« oui Georges ? »
« Excusez chef mais en faisant mes recherches sur les olibrius de la Transquadra qui font les imbéciles sur la mer au milieu de nulle part, je suis tombé sur le blog du bateau des 2 gars dont j’ai traité le dossier l’autre jour, faut aller voir ça chef, c’est pas triste, ça va vous détendre ! »
« Vous voulez parler du blog de Cœur de Chauffe ? »
« Vous connaissez ? »
« Et comment, je me suis abonné, pas question de louper les dernières nouvelles et surtout leur dernier délires sur Beroki !»
« Ouais, qu’est-ce qu’ils ne vont pas inventer quand même ! On aurait presque envie d’y croire à toutes leur salades !»
« A peine plus délirant que tous nos dossiers à traiter, enfin ! tant qu’ils ne parlent pas de nous dans leur blog… bon, allez, on va leur faire une fleur, même si on est un peu limite niveau règlement, débrouillez vous pour qu’ils n’aient pas d’emmerde d’ici l’arrivée au Marin et brieffez vos collègues des punitions de les oublier un moment, pareil pour les deux rigolos de Berokiriki !»

Apparemment de plus en plus suivi le blog de Coeur de Chauffe… par un public et dans des endroits un peu inattendus…
Sachez que vos messages de sympathie et d’encouragement de plus en plus nombreux au fur et à mesure de la traversée nous ont fait chaud au cœur et le plaisir que vous exprimez à nous lire et nous suivre sur le blog sont autant de petites sucreries que nous allons garder précieusement pour les re-savourer plus tard : merci d’avoir exprimé cela, c’est notre plus belle récompense.
Et encore merci à Eléonore sans qui ce blog ne vivrait pas.

Nouvelles de la course… oui, c’est vrai qu’on est là pour ça quand même…

Donc, ça y est ! Après une lutte acharnée, la 5ème place est là mais derrière, Night and Days est en chasse et revient sur nous … et Suleika prépare sa contre-attaque du sud où il s’est isolé…
Nous sommes sur le même bord avec Night and Days et Swinhoe direction vers l’ouest ; impressionnés par la vitesse de Swinhoé qui file comme un avion.
Le vent plus faible (moins de 20 nœuds) en fin de journée nous a incité à remplacer le spi lourd par le spi médium pour éviter toute perte de vitesse ; avant la manœuvre nous effectuons une marche arrière pour débarrasser le sail drive (support de l’hélice qui sort derrière la quille à l’arrière du bateau) d’une probable quantité importante d’algues accumulée, qui génère des vibrations et freine le bateau.
La nuit s’annonce belle…
Petit à petit le vent monte en puissance jusqu’à 25 nœuds établis avec risée à 28/30…
La sagesse aurait voulu qu’on affale pour envoyer le spi lourd… hélas…

Vers 7h15 TU, un départ au tas anodin, le 56ème ? par 26 nœuds de vent, le spi qui claque et se déchire… dur, dur, …

Il faut renvoyer mais il y a du boulot, après avoir fait redescendre les lambeaux de notre regrettée voile d’avant, le pont est un champ de bataille obscur où s’entremêlent les morceaux de spi , le génois belge et les drisses d’avant… qu’à cela ne tienne, on re-prépare le pont pour envoyer le spi lourd moins grand, plus solide…

Prêt à hisser ? Prêt ! On envoie et hop là ! une cocotte autour de l’étai, une hésitation sur la conduite à tenir et on décide de ré-affaler pour ne pas risquer un nouvelle incident : problème, on se retrouve avec des drisses d’avant emmêlées en tête de mat et dans l’obscurité, pas facile d’y voir sans un très bon projecteur… que nous allons chercher mais arrivé sur l’avant du bateau … le culot qui contient les piles a disparu… dans l’obscurité, malgré une pleine lune, impossible de démêler ces satanées drisses et imprudent de hisser un spi avec des drisses pas claires …
Cela fait une heure qu’on se bagarre pour remettre le bateau en bonne marche et apparemment, ça ne veut pas le faire, la machine à emmerdes s’est mise en route et les pépins s’enchaînent… (mais que fait le bureau des prières !).

On décide de calmer le jeu et d’envoyer le solent tangonné en attendant le lever du jour qui nous permettra de remettre nos drisses au clair…
Vers 10H TU, le jour se lève doucement et il faut remettre Cœur de Chauffe en configuration de course, ce qui est fait une demi-heure plus tard, à nouveau à 9/10 nœuds…

Mais les dégâts sont là : un spi léger en moins qui pourrait nous manquer le dernier jour par vent plus faible et probablement une petite dizaine de miles de perdues sur les poursuivants qui vont rendre le maintien dans le top 10 difficile… dur, dur… mais c’est la loi de la course et Henri et moi savons que ce qui est arrivé n’est pas lié à la malchance… pas facile la marine à voile… mais on va s’accrocher et surtout continuer à s’amuser jusqu’à la fin !

D’ailleurs, bonne nouvelle, l’ETA semble se confirmer dimanche après midi, juste avant l’apéro: toujours ça de pris !

Riri & Lolo (pour Coeur de Chauffe)